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mercredi 10 janvier 2024

Trente ans



 Aujourd’hui, j’ai senti que l’hiver se tournait vers le printemps, à la qualité de la lumière, à la couleur du ciel. Autrement, il fait toujours assez froid, mais juste ce qu’il faut pour avoir une belle neige propre et sèche et ne pas trop déraper. Katia a eu la même impression que moi. Elle est passée me voir avec sa mère. J’avais heureusement de quoi les nourrir, car j’avais assisté à l’office funèbre puis au repas de commémoration de la mère de notre vendeuse de cierges Natacha, que je trouve très chaleureuse et très marrante. La défunte, sur les photos, me paraissait avoir quatre-vingt-dix ans, mais non, elle en avait quatre-vingt-quatre, soit douze de plus que moi, eh oui. Elle était communiste, et d’après ce qu’on en disait, très autoritaire mais très bonne et elle s'est quand même confessée et a communié . Sa fille lui a dit, au moment où elle déclinait : « Mais tu voulais vivre jusqu’à cent ans..

- Eh bien je n’y suis pas arrivée... »

Je regardais cette frêle poupée dans le cercueil, on sentait vraiment qu’il n’y avait plus personne dedans. Cela m’a tout à coup rappelé les enveloppes de cigales que je trouvais autrefois, après leur mutation, brunes et vides.

Le repas était très chaleureux, assez gai. Il y avait la famille, quelques paroissiens, dont moi, le père Alexeï, notre recteur, le père Andreï, et le père Alexeï qui vient d’être ordonné, un jeune homme. Le recteur a beaucoup plus d’humour qu’il n’en donne l’impression au premier abord.

Je me faisais la réflexion que tout le monde semblait prendre cette mort très calmement, on évoquait la vieille dame avec amour, on racontait des anecdotes sur elle, parfois drôles. Chez les Asmus aussi, la mort semble presque une formalité, alors que chez nous, dans notre famille, elle a toujours été si tragique, si scandaleuse, nous étions tous si inconsolables, moi la première, et pourtant, je suis croyante. Même la mort de Chocha, je ne l’ai pas bien vécue.

Pourtant, je me souviens que pour la mort de ma tante Baby, qui fut atroce pour elle et pour les autres, j’avais filé chez le père Barsanuphe, mon père spirituel de l'époque. Il avait été si consolant, que j’étais rentrée apaisée et presque joyeuse, je marchais vers la gare en regardant les étoiles, et rien ne me semblait irrémédiable ni étanche, le cosmos était là, et Baby avait rejoint les nôtres dans quelque repli du temps que Dieu avait prévu à cet effet.  Cela s’est produit il y a cinquante deux ans. Baby avait trente quatre ans, j’en avais presque vingt. Au même moment, ma cousine avait déclaré que Dieu n'existait pas, parce que si Baby avait été auprès de Lui, elle se serait débrouillée pour nous le faire savoir.  

L'archimandrite Basile Pasquiet fête ses 30 ans de Russie. Je fêterai les miens à l'automne de cette année, avec un intermède de six ans en France, nous étions arrivés au même moment, à plusieurs mois de différence. J'ai fait un départ beaucoup moins sportif et radical que le père Basile, mais je pense aussi que Dieu m'appelait, c'est ce que nos expériences ont en commun, avec la date de notre arrivée, parce que pour le reste, je suis une petite joueuse.

C'est aujourd'hui le 30e anniversaire de mon arrivée en Russie. Dieu m'appelait dans ce grand pays qui m'était totalement inconnu et dont je ne connaissais pas la langue. Seule la foi m'a conduit dans cette grande aventure, cette nouvelle et incroyable odyssée. J'étais comme notre père Abraham qui a entendu la volonté de Dieu.

"L'Éternel dit à Abram : Quitte ton pays, ta génération et la maison de ton père, et va dans le pays que je te montrerai" (Genèse 12:1).
Mon but était de devenir un fils de l'Église orthodoxe et d'entrer à l'école des grands moines de la Sainte Russie.
Dieu a décidé de m'envoyer en Russie à un moment critique pour elle. Rien ne m'effrayait, j'étais prêt à tout, la seule chose dont j'avais peur était de ne pas justifier l'appel divin.
Les épreuves étaient nombreuses et parfois difficiles à supporter, mais je sentais la présence du Seigneur et sa grâce. Sa main m'a soutenue et j'ai toujours gardé sur mes lèvres ces paroles de l'Écriture : "Le Christ est ma force, mon Dieu et mon Seigneur". Aujourd'hui, je le remercie pour tout ce qu'il m'a donné. Pour mes maîtres et mes pères, en particulier Monseigneur le Métropolite Barnabé, pour la famille spirituelle qui s'est formée autour de moi au cours de ces 30 années, et pour mes amis fidèles.
Tous ceux qui m'aident, me soutiennent, me supportent, me réconfortent et veillent sur ma santé, je les remercie chaleureusement et je prie pour chacun d'eux, afin que Dieu leur donne en retour sa grâce et sa miséricorde.
Je remercie Dieu pour tout, pour les peines et pour les joies.



lundi 8 janvier 2024

Le tsar et les ados

 

Une amie de Iouri, Elena, qui a une petite maison d’édition, me propose de me récupérer après que mon éditeur précédent a mis la clé sous la porte sans prévenir. Elle est intelligente, profonde, sensible, idéaliste et honnête. Mais je pense qu’elle n’a pas les moyens de payer des traductions. J’ai Epitaphe en cours de traduction, mais je ne pourrai pas faire plus sans sponsors. Il me reste à souhaiter qu'Epitaphe devienne un best-seller, pour elle et pour moi...

Elle m’a écrit sur Iarilo et Parthène des choses qui me sont allées droit au coeur et m’a demandé la permission de citer mes chroniques. Echange de bons procédés, je la cite sur moi-même !

D’abord, je dois dire que dans mes années d’enfance et d’adolescence, j’étais passionnée par Ivan le Terrible. J’ai pratiquement grandi non loin de la Sloboda. Nous avions une datcha près d’Alexandrov, que je considérais comme ma seule véritable maison, et ces coins comme ma petite patrie. Chaque année, je visitais la Sloboda. Vers 13 ans, j’achetai et lu un roman de deux tomes sur Ivan le Terrible et le métropolite Philippe et ensuite sur ses motifs, j’écrivis une pièce historique en vers. Alors je dessinai au pastel le portrait du tsar par Vaznetsov, et il resta quelques temps sur mon mur... en gros, le thème m’est proche. Et votre traitement du type psychologique du Terrible me semble très exact. En tous cas, selon ma conception. Et de même votre description du tsar Fiodor, que l’on abaisse habituellement d’une façon très injuste, ce qui m’a toujours blessée. Le roman lui-même est écrit de façon captivante, on n’a pas envie de le laisser, on a envie de le lire jusqu’au bout. Le second tome m’a davantage intéressée que le premier, et j’y ai rencontré un motif que je voulais jouer dans un récit, mais je n’ai jamais pu m’y mettre. Vous écrivez là que le tsar se retrouve entouré d’enfants, comme s’ils étaient les seuls à pouvoir le supporter. Dans mon récit, je voulais mettre en scène le tsar dans ses dernières années et un enfant (le fils d’un serviteur, peu importe), qui aurait simplement eu compassion de cet être à l’âme malade,  réellement très malheureux, et en lequel celui-ci aurait vu ce qu’il était lui-même, avant que les boyards ne l’eussent perverti, lui-même, tel qu’il aurait pu être, s’il avait eu une enfance normale ; il aurait vu et pleuré sa propre âme pure et capable d’aimer, perdue sans retour. J’aurais voulu jouer ce motif. Et je l’ai trouvé chez vous.

Ivan le Terrible, c’est d’abord une immense tragédie. La sienne et celle de la Russie. Si Anastasia était restée en vie, il ne se serait pas produit en lui cet effondrement, et nous aurions eu un tout autre règne, celui du début de son gouvernement. Le gouvernement d'un Tsar par nature exceptionnellement doué, un gouvernement glorieux, sur le plan militaire, civique et culturel. Un véritable épanouissement de la Russie... Tout aurait continué comme cela, sans perte fatale ni intérêts particuliers et infidélité de tous les côtés, quand près de son lit de douleur, même les plus mesurés (Sylvestre) discutaient de la manière de priver son héritier du trône, et il serait entré dans l’histoire comme un second « soleil de la Terre russe ». Mais tout cela lui a brisé l’âme, et la seconde moitié de son règne, c’est déjà un autre homme, un homme malade, qui se torture et torture. Une personnalité coupée en deux. Et le bilan de cette division, de ces affaires sanglantes et de cette débauche, ce sont les troubles et l’effondrement au lieu de la gloire et de la puissance, que laissait prévoir le début de son règne.

Je ne peux pas me faire « l’avocate » du Terrible. Beaucoup de ses actions sont beaucoup trop graves et cruelles. Et les tentatives actuelles de le présenter comme un « saint » me paraissent en quelque sorte... également un genre de maladie. Le bourreau ne peut être mis au rang de ses victimes, même s’il a beaucoup souffert lui-même... Mais je ne peux pas ne pas pleurer ce Souverain tel qu’il fut au début et tel qu’il aurait dû entrer dans l’Histoire. Tel qu’il fut prévu par Dieu. Et le sort de la Russie, qui n’a pas vu se réaliser ce souverain. Et je ne peux pas examiner sa personnalité et son destin sur un seul plan, sans prendre en considération toutes les facettes, c’est-à-dire, à proprement parler, les causes de cette tragédie. Vous l’avez, je me souviens, comparé à un personnage de Dostoievski. Oui, mais d’une autre dimension... Ici, c’est un abîme, sombre, effrayant. Mais en même temps, attirant en cela que le crime et le châtiment s’interpénètrent, le méfait s’allie au tourment et au remords, et l’on a envie de comprendre, de saisir. Ce n’est pas le mal qui est intéressant en lui-même, mais ce mélange de choses inconciliables. Et bien sûr, la comparaison avec Staline ou autres morts-vivants du même genre, est complètement déplacée. Chez les Staline et leurs semblables, aucun remords de conscience n’a jamais été évoqué, en raison de l’absence d’organe correspondant... C’étaient des tueurs pragmatiques, qui anéantissainet les gens « avec énergie et en masse ». Aucun « Dieu qui se bat avec le diable », mais seulement le diable triomphant. Et en ce sens, ils ne sont pas intéressants.

Très étrange est la réaction de celle qui « défend » Basmanov. C’est aussi une espèce de folie... D’après moi, vous l’avez plutôt réhabilité. D’ailleurs, c’est une image très réussie.  Je ne jugerai pas de la véracité historique, mais comme personnage, comme exemple d’homme aspiré par l’abîme qui trouve quand même la force de lui résister, comme exemple de rétablissement d’une âme quasiment damnée sans retour. C’est intéressant d’un point de vue psychologique, et plein d’enseignement d’un point de vue spirituel.

Je suis très touchée qu'ayant grandi dans des pays et culture différents, et à des époques différentes, nous ayons ressenti toutes deux les choses de la même manière, et à peu près au même âge, comme si le tsar cherchait vraiment un écho dans les coeurs d'enfants. Je crois profondément que le tsar Ivan était tel que nous l'avons compris; peut-être son âme cherchait-elle à nous le faire percevoir. C'est pourquoi je prie pour lui. Je prie le métropolite Philippe d'intercéder pour mon livre et ceux que j'y ai fait figurer.  Je trouve infiniment plus intéressant, respectueux et productif d'essayer de comprendre ce personnage dans sa complexité paradoxale que d'en faire le saint qu'il n'était pas, ou une caricature idéologique. 

Son idée que la Russie aurait eu un tout autre destin si Anastasia n'était pas morte et si Ivan n'avait pas perdu le nord me fascine, je ne m'étais pas posé la question. Car en effet, il aurait pu lui donner une grande impulsion, tout en la gardant orthodoxe, sans les dérives occidentalistes des Romanov. Cela aurait peut-être pu éviter à toute l'Europe, en gardant un second pôle chrétien puissant et différent, de verser dans le maelstrom ténébreux du judéo-protestantisme anglosaxon qui a fini par se transformer en trou noir, aspirant la Russie dans sa chute. Je me demande à quoi elle aurait ressemblé à la fin de son règne, s'il n'avait été perturbé de la sorte.

Nicolas Bonnal m'a envoyé un article très intéressant, un commentaire d'extraits du journal d'un écrivain de Dostoievski, consacrés à sa visite de l'Angleterre, et c'est assez complémentaire de nos réflexions sur Ivan le Terrible. Quand j'avais lu Dostoievski, j'avais eu l'étrange impression qu'à seulement quelques décennies de ma naissance, dans un monde irrémediablement coupé de ses sources par la modernité, existait encore un empire qui gardait  le contact avec les siennes, une foi médiévale, une société paysanne et aristocratique presque exempte de bourgeois, mais si, il y en avait, Pierre le Grand avait massivement transformé ses nobles en fonctionnaires, il y en avait suffisemment pour permettre l'avènement de la "grande révolution"... Dostoiveski s'en rendait compte, il discernait la contamination de son univers encore sain par cette atroce maladie occidentale dont l'Europe était en train de crever, sous l'apparent triomphe anglais qui parasitait la terre entière. Quand j'avais lu les descriptions des bas-fonds de Londres par Jack London, j'y avais d'ailleurs vu la préfiguration du Goulag. Une transformation du peuple en une foule d'esclaves mécaniques corvéables à merci par ceux-là même qui, au lieu de le gouverner, se conduisent en colonisateurs. 

J'ai mis un moment à mettre le nez dedans, je ne sais d'ailleurs pas comment fait Nicolas pour lire autant, écouter et regarder autant, et trouver le moyen de recenser tout cela, de correspondre et d'écrire, moi, je suis en complète surchauffe, et réponds à la définition du problème donnée ici par Ariane Bilheran: 




J'ai regardé une flash-mob dans un centre commercial à Saratov, où les participants entonnent des chants de Noël traditionnels, et cela m'a complètement fascinée. C'est l'irruption d'une autre dimension dans un univers factice et moche, dont elle souligne tout à coup le caractère insupportable, avilissant, anti humain. Les gens écoutent, enchantés, leurs visages changent. Il leur arrive l'écho de ce qui était profondément nous, de cette lumière, de cette innocence, de cette espérance, et la hideur de leurs oripeaux utilitaires saute tout à coup aux yeux avec une évidence épouvantable, des oripeaux d'esclaves, de bouffons. C'est peut-être pour éviter ce genre de prises de conscience que l'on nous prive de tout cela et qu'on atrophie les organes spirituels qui permettent de le percevoir?




dimanche 7 janvier 2024

Crèche

 

 


Nous avions moins vingt-trois pour Noël, il a fait jusqu’à moins trente sept, la nuit. C’était très beau, un royaume de verre et de lumière froide et radieuse, entre deux pans de nuit étoilée qui tombent à cinq heures et se relèvent à neuf heures... Mais j’ai pitié des oiseaux, et aussi des chiens, que tous ne laissent pas entrer chez eux, quelle que soit la température, de tous les animaux abandonnés et même de ceux qui sont sauvages.

Ma voiture est restée coincée sur le parking du supermarché où j’étais allée acheter de l’eau, car ma canalisation avait gelé. Elle avait démarré comme une brave petite Renault, mais il m’aurait fallu la laisser chauffer ou rouler plus longtemps, une fois arrivée au but, elle a déclaré forfait, mais deux jours plus tard, quand je suis venue avec le voisin, elle est repartie tout de suite, comme une grande, et depuis, ne m’a plus laissée tomber.

Le plombier non plus, il est venu tout de suite, et il m’a rétabli l’eau, j’avais oublié de boucher un trou d’aération de la cave. Rouslan considère qu’il est mon plombier personnel, car il n’en revient pas des gentillesses que j’ai écrites sur son compte et distribue mes chroniques autour de lui !

Je suis allée aux vigiles, mais pas à la liturgie de minuit, je suis allée à celle du matin. Il y avait de nombreux enfants, et une atmosphère très chaleureuse. Je me disais que même si souvent je devais me pousser pour aller à l'office, mon temps était complètement transfiguré par ces fêtes qui ponctuent l'année, qui l'éclairent, qui lui donnent un sens et une beauté interne. La femme du père Vassili, qui continue à venir chez nous, bien que son mari officie maintenant aux Quarante Martyrs, m'a souhaité de fêter encore beaucoup de Noël comme celui-ci, et justement, je me demandais combien j'en verrais encore: cinq, dix, quinze? Je lui ai répondu: "Oui, je voudrais bien avoir le temps d'enterrer tous mes chats", ce qui l'a bien amusée. 

Je n'étais pas assez habillée, et frigorifiée. Au café français, où je suis allée après, c'était juste, question température, il m'arrivait dessus des courants d'air froid. Que je plains ceux qui sont dehors, hommes ou animaux, ou qui ne peuvent se chauffer. Une de mes mésanges s'était réfugiée dans une barquette de margarine que j'ai pendue pour les nourrir. Elle y prenait le soleil qui ne chauffait pourtant pas beaucoup. 

Vers le soir, je suis retournée au café, car des folkloristes y montraient une crèche sous forme de spectacle. Habituellement, il y a un petit théâtre, avec des poupées et des bougies, mais là, les filles avaient préféré faire une crèche interactive, et les poupées étaient distribuées au public, où il y avait plein de gosses. Elles éclairaient ponctuellement le personnage qu'elles faisaient parler, et projetaient ausssi des ombres au plafond. Tout était extrêmement joli, les poupées, les effets lumineux, et les chants, et je pensais à l'importance de telles représentations pour des enfants abreuvés de culture dépréciée, défigurée, vulgaire. Il y avait là suffisemment de beauté pour les faire rêver longtemps. Nous avons tous chanté ensemble des chants de Noël. Les folkloristes s'installent chez nous, dans un village près de Pereslavl, et depuis trois ans, essaient de faire renaître les traditions, et vont quêter en chantant de maison en maison, avec une étoile, et si ce fut assez difficile au début, car on n'a plus affaire à des isbas nomales mais à des "cottages", avec des palissades métalliques et des portails automatiques. Mais les gens en ont pris l'habitude et les attendent.

Un couple de jeunes voisins, Vitia et Macha, m'ont invitée ensuite chez eux, j'y suis allée à pied, sous les étoiles, sur la neige crissante. Les enfants ont voulu nous réciter des vers, la bataille de Borodino, et puis ils ont chanté des chansons. Ils étaient intarissables. La mère d'un de ces petits acteurs, m'a montré une place en Italie, noire d'Africains, c'est le cas de le dire, à l'occasion du jour de l'an. Les Italiens n'osent plus sortir, me dit-elle. J'avais le coeur serré. Adieu, Italie, brillante, splendide Italie, te voilà livrée avec un paquet cadeau, que restera-t-il de toi et de la France, et de tous les pays victimes de ce forfait dans dix ans? Les Russes ont peur qu'il leur arrive la même chose. 

On a parlé des illusions que se font les Russes sur l'Europe, et me dit Macha, on ne sait plus que croire...  Je lui ai confirmé des choses dont souvent ils doutent, il n'est pas possible que cela arrive en Europe, mais si! Ne laissez pas pourrir votre pays comme on a pourri les nôtres. 

Il paraît qu'il y a de plus en plus de familles nombreuses, surtout à Pereslavl.

J'ai vu une nouvelle qui passe sans doute inaperçue en occident. Dans l'ancien diocèse du pape François, la foudre a frappé une statue de saint Pierre, l'auréole et la clé. Un commentaire a rappelé celle qui était tombée au Vatican, le jour de l'abdication de Benoit XVI, et les colombes de la paix attaquées par des corneille. 

https://spzh.news/ru/news/77796-molnija-udarila-v-statuju-apostola-petra-v-byvshej-eparkhii-papy-frantsiska

jeudi 4 janvier 2024

L'écho d'un coeur absent - Plus au nord

 Je viens de faire paraître un recueil de poèmes, les premiers que j'ai écrits. Après avoir commencé à chanter du folklore avec les cosaques, je me suis mise à écrire des chansons, puis des vers. Jusque là, j'avais eu trop de complexes, mais le folklore m'a appris à créer, comme les oies migrent, sans trop se soucier si les gens vous jettent des fleurs ou vous tirent des coups de fusil, par nécessité atavique. Bon, les fleurs, c'est quand même mieux que les coups de fusil.


Psychopompe

 

 

Lasse d’attendre et d’espérer

J’espère en Dieu.

Michel archange au ciel arqué

Ailes de feu, glaive dressé,

De nous auras-tu donc pitié,

Quand  nous viendrons à trépasser ?

Parmi les astres écumeux

Sur nous poseras-tu les yeux

Quand nous menant auprès de Dieu

Tu nous découvriras les cieux ?

 

Nous n’avons pas su, de nos ans,

Tirer de l’or et de l’argent,

Nous avons tout dilapidé,

Nous voici vieux et fatigués

Il n’est plus temps.

 

Bel Archange prend donc pitié

De nous et puis de nos parents.

Conduis-nous comme des enfants,

Avec eux dans l’éternité,

Dans les grands champs illuminés

D’après le temps.

 

D’après le temps qui a passé

Sur nous, sans qu’au fond de nos cœurs,

S’éteigne le reflet sacré,

Sous le vent sombre des malheurs.

 

Un peu de vie dans la poussière

Qui fleurira dans la lumière,

Si Dieu le veut et nous reçoit

Aux champs dorés de l’au-delà.

 



mardi 2 janvier 2024

Une année sans dragon

 


 Moins trente la nuit. Les animaux ont si froid que je donne même des croquettes aux pies et aux corneilles. Les passereaux essaient d’entrer, je sais que dans les isbas traditionnelles, ils entraient souvent dans la partie où l’on gardait les bêtes, ou dans la véranda, j’en ai même vu, il n’y a pas longtemps, qui hibernent dans un café, sur la route de Moscou. Mais avec mes chats, si je laissais entrer ces petits oiseaux, ils seraient croqués en un instant.

Le bon côté de la chose, c’est que la lumière est magnifique. Il y en a pour toute la semaine, après cela se réchauffe un peu, il fera dans les moins quinze. Le pire est que nous avons eu, avant cela, un redoux stupide, et tout a regelé à mort. J'ai mis des boules de Noël dans mon thuya, tellement j'en ai marre du noir et blanc.

J’ai vu hier un reportage sur trois étrangers qui vivent en Russie. C’était très intéressant, car l’approche est souvent de nous présenter comme des originaux, et là ce n’était pas du tout le cas. La première est une Allemande, directrice d’un fond d’aide humanitaire, Allemande de l’est, qui essayait de représenter à ses compatriotes ce qui se déroulait vraiment depuis neuf ans au Donbass. Elle explique que dès le départ, les médias européens ont fait le black-out complet, et qu’il était pratiquement impossible de faire arriver l’information réelle au public. On lui répondait que ce qui se passait au Donbass était un « fake de la propagande russe ». Dernièrement, elle a appris qu’elle ne pouvait pas rentrer chez elle, parce qu’elle était menacée d’arrestation. On l'accuse de "recevoir un salaire de Poutine" (c'est le cas de tous ceux qui vont à l'encontre de la doxa) et aussi d'avoir organisé, à la demande de leurs parents, un transfert de gosses du Donbass vers la région russe plus sûre de Rostov. Elle s’est retrouvée à Moscou, avec sa valise, elle est hébergée chez des amis. Elle a six enfants là bas, et elle est coincée ici. 

L’autre étranger est un Américain d’excellente famille wasp, son père était correspondant d'Associated Press à Moscou, lui-même parle un russe impeccable, il a travaillé à Moscou, s’y est marié, puis il est reparti aux USA, mais il avait pris la précaution de s’acheter un pied-à-terre à Moscou, ce qui lui a permis de se loger avec sa famille. En tant que journaliste pro russe et partisan de Trump, qui a filmé ce qui s’est réellement passé au Capitole au moment de l’élection frauduleuse de Biden, il est tombé victime du maccarthysme délirant qui règne dans son pays et tout l’Occident, et craignant lui aussi d’être arrêté, comme plusieurs des personnes qui en avaient été témoins, il s’est enfui en une semaine. Il se sent chez lui en Russie, et explique que la liberté, maintenant, c’est ici, et non plus chez lui, mais qu’il souffre d’être exilé et voudrait pouvoir être utile à son pays, dont il se sent toujours patriote. Il est orthodoxe. «La guerre en Ukraine a paradoxalement augmenté le capital de sympathie pour la Russie auprès des Américains, a-t-il expliqué, ils se rendent compte qu’on leur raconte des histoires, que tout cela est monté de toutes pièces. En ce qui me concerne, je souffre d’être exilé, mais je suis intérieurement apaisé de me trouver ici dans le juste camp, je suis écoeuré du degré de fourberie et de mensonges de la classe politico-médiatique en Amérique, le mensonge vient du diable. » Il considère que le gouvernement américain est l’ennemi de son propre peuple. Comme en France.

Le troisième est un Anglais fortuné, entrepreneur, qui a repris avec amour la direction de l’usine de montres soviétiques Raketа, et met un point d’honneur à faire de la fabrication russe, du design russe, et à faire travailler des Russes, ce qui n'a pas toujours été bien compris ici, au départ. Le mépris des Russes pour leur propre culture le choque autant que moi. Il n’envisage pas de repartir, et à propos des expats qui l’ont fait, déclare : «On les a obligés à le faire, aucun de ceux que je connais ici ne l’aurait fait volontairement ou parce qu’ils se sentaient menacés ici. »

Un jeune journaliste est mort subitement, et un de mes amis a publié que cela commençait à bien faire, que de tous côtés, dans son entourage, mouraient comme des mouches des gens de trente-cinq ou quarante ans. J’ai un exemple parmi mes connaissances, mais je ne sais pas s’il était vacciné, une force de la nature, il est mort terrassé en une minute par une thrombose. Un autre ami, très âgé, a développé une leucémie foudroyante, ce qui m’étonne, dans la mesure où plus on est vieux, moins les cancers sont foudroyants, lui non plus, je ne sais pas s’il a été ou non piquouzé. Mais voilà que sur un site d’aide à divers malades, je vois un type de trente ans frappé par cette maladie bizarre, le syndrome de Guillain-Barré, qui, en France, sévit chez les vaccinés en tant qu’effet secondaire. De sorte que non, le vaccin russe ne semble pas avoir été un placebo, et je ne comprends absolument pas comment on a pu l’imposer à la population dans le contexte. Dès le départ de cette affaire, cela m’a terriblement inquiétée, avec le cirque des masques, le patriarche en larmes interdisant la Pâque et le métropolite Tikhon de Pskov exhortant ses ouailles à courir se faire injecter si elles ne voulaient pas mourir par millions. Toutes les déclarations que l’on prête à Poutine, depuis l’intervention russe, j’ai tendance à les relativiser, car elles peuvent relever de la «diplomatie », après tout, « l’Occident collectif », c’est la fourberie incarnée. Mais qu’il ait marché dans cette combine, je n’ai jamais pu le comprendre, et c’est ce qui me terrifie le plus. Ici, on a peut-être toujours la tendance soviétique progressiste à penser que le vaccin, c’est le salut, cela a peut-être été vrai un temps, cela ne l’est plus aujourd’hui, et au niveau du gouvernement, est-il possible qu’on ne s’en rende pas compte ? Comment concilier l’imposition à la population d’une saloperie mafieuse étrangère, qui a toutes sortes de conséquences tragiques, avec des discours d’indépendance nationale et une politique nataliste déterminée ? Et qui plus est, d’après Karine Bechet-Golovko, des corrompus de service essaient de faire repartir le truc, je ne pense pas que cela va tellement marcher, cette fois, et heureusement. D’ailleurs, la première fois, cela n’a pas marché aussi bien qu’en France, ici, c'était parfaitement supportable. 

Notre évêque Théoctyste et l’higoumène Pantaleimon étaient des partisans convaincus de la campagne sanitaire à la gomme, malgré leur grande intelligence. Ce sont des scientifiques, la science, c’est la science, qu’elle soit gangrénée par le fric mafieux et les dingues mondialistes n’effleure sans doute pas leurs esprits intègres... car c'est bien connu, c'est du conspirationnisme.

Quelqu’un a publié un dessin que je vois passer depuis quatre ans, seul le numéro de l’année change. Je pense souvent aux bacchanales de « l’an 2000 », tous les cons qui pensaient voir s’ouvrir devant eux l’avenir radieux prédit depuis 200 ans et des brouettes par les bonimenteurs du progrès exponentiel. Et nous voilà dans le « Meilleur des Mondes », il est vraiment super, en effet. On se demande toujours ce que le cancer qui nous rampe dessus va inventer pour nous détruire, on grille ici des métastases, les voilà qui ressurgissent ailleurs. On a l’impression d’un mal inlassable, déchaîné, qui ne recule devant aucune vilenie ni aucune cruauté, qui exploite, menace et pervertit tout, fait la guerre aux enfants en période de Noël, comme le tsar Hérode, bombardant les sapins et les centres commerciaux. Si je n’avais pas eu mon petit miracle de l’Archange saint Michel pour me remonter le moral, j’aurais tendance à considérer le nouvel an comme les gens du dessin.



A propos de Meilleur des Mondes, ce livre qui m'avait terrifiée quand je l'avais lu, à seize ans, c'est aussi le titre d'une revue où l'on retrouve tous les idéologues qui nous l'ont préparé, ce Meilleur des Mondes, ils le chérissent, ils le revendiquent, c'est le leur. Considérons chacun d'eux comme notre ennemi implacable et mortel. Car c'est bien le cas. Je nous souhaite à tous le secours vigilant de l'Archange Michel qui terrasse les démons. Nous en aurons bien besoin.

 https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Meilleur_des_mondes_%28revue%29

En Russie, les orthodoxes partent en guerre contre le "jour de l'an", qu'on a substitué à Noël à la période communiste, et qui vient perturber le carême de l'Avent. Cette année particulièrement, car c'est "l'année du dragon" chez les Chinois, et bien que nous ne soyons pas chinois, on fête chaque année toutes sortes de bestioles. Cette fois, le dragon a du mal à passer. Car c'est pour nous, un symbole démoniaque, que saint Georges foule aux pieds sur toutes ses icônes. L'environnement grouille de dragons rose bonbon, bleu ciel, dorés, argentés, irisés, avec de grands yeux bêtes, c'est un déchaînement de kitsch dégoulinant. J'ai eu droit à mon dragon adhésif au supermarché du coin, on m'a offert une serviette avec un dragon bleu des mers du sud, et des amis peu orthodoxes m'en ont même envoyé de fort artistiques, ce qui m'a valu d'être remise en place par des destinataires purs et durs à qui je les avais bêtement adressés. Aussi n'envisageai-je plus le dragon que sous une forme, comme dit le père Anton, "adaptée au monde russe", le chachlik! Puissions-nous avoir une année sans dragon. Celui qui nous gâche la vie a un corps de plusieurs siècles, et des têtes qui repoussent sans cesse, puisse-t-il terminer comme celui de saint Georges.




samedi 30 décembre 2023

Tyrannie

 


Nicolas Bonnal a envoyé un article dans lequel il y a plusieurs citations sourcées de Poutine attestant son intention de nous coller dans la dictature numérique. Karine Bechet-Golovko est aussi très inquiète à ce sujet. J’ai vu de mon côté un article sur les nano-robots qui peuvent pénétrer jusqu’à notre cerveau et être télécommandés par des personnes malveillantes, qui prendraient le contrôle de notre corps sans que notre volonté pût s’y opposer. C’est drôle, je suis parfois aussi très inquiète, mais il y a des contradictions, des paradoxes, en Russie, qui nous mettent quand même à part du processus global. D’abord Poutine encourage la natalité et se montre économe de la vie de ses soldats, il est évident qu’il ne cherche pas la disparition du peuple russe, même si, à l’intérieur du pays et même des structures de l’état, il peut y avoir des sympathisants ou des agents mondialistes. Un ami me disait que bien souvent, il fait semblant, que pour le Covid, par exemple, il a préféré ne pas provoquer l’hydre sataniste trop tôt, car elle est infiltrée partout, c’est une tunique de Nessus, très douloureuse à arracher. Cela me paraît possible, car il fait réellement trembler l’Occident sur ses bases, il a réellement provoqué dans le monde un changement de paradygmes. S’il était absolument raccord avec la clique horrible de l’empire anglo-sioniste, pourquoi en serait-il tellement détesté, pourquoi leur ferait-il la guerre ? Apparemment, on commence ici à réagir contre l’immigration musulmane massive et problématique. Contre la dissolution des moeurs, importée également, comme partout. La récente orgie filmée de pitoyables et odieux représentants du show-biz, de la scène, de la presse et de la politique passe très mal la rampe, et des sanctions vont être prises. C’est que tout le reste du pays est mobilisé par la guerre, rassemble de l’aide humanitaire, confectionne des bougies blindées et des filets de camouflage, recueille de l'argent, achète des médicaments, tandis que des traîtres débauchés richissimes et vulgaires se rassemblent à poil et brandissent des bouteilles de champagne à mille euros, ça la fout plutôt mal.

Dany me dit que tout est faux, tout est jetable, même les gens, et qu’une telle civilisation ne pourra pas durer longtemps, même pas dix ans. Elle est trop monstrueuse. Je crois aussi qu’elle ne durera pas longtemps, même ceux qui nous l’imposent commencent à le craindre, et d’après Philippot, ils s’enterrent déjà dans leurs bunkers, que tout cela est donc terrifiant et répugnant à la fois... Oui, parfois on souhaite désespérément une issue normale et, si je peux avoir encore l'espoir de mourir à peu près tranquille, ce qui n'est pas sûr, je ne peux considérer pour autant avec indifférence le destin de ceux qui sont jeunes, de ceux qui grandissent maintenant, dans un monde qui ne leur permettra pas de garder ni d'épanouir leur âme et les fera vivre comme les malheureux animaux exploités dans des fermes usines. Comment a-t-on pu concevoir un monde pareil, et comment a-t-on pu l'accepter et croire aux boniments de ceux qui nous l'ont installé? Il ne durera pas, certes, car il contredit tout ce qui est vital, organique, sain et sacré. Mais quelles affreuses péripéties nous fera traverser l'agonie de ce monstre hagard et tonitruant, de plus en plus violent et pervers? J'ai parfois peur que notre présent étouffant et anxiogène ne nous apparaisse comme une période bénie, dans quelques années, si rien ne vient arrêter le processus où nous sommes engagés.

J’ai vu une vidéo de deux heures d’un jeune homme érudit nommé Jean-Maxime Corneille. Il fait remonter tout cela à la Renaissance, ce dont je suis persuadée depuis longtemps, mais il rappelle des faits et des imbrications historiques qui donnent une structure à mes intuitions. Il rapproche le protestantisme de l’expulsion des juifs du Portugual et de l’Espagne vers les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Angleterre, et de la naissance du capitalisme, de l’usure, quand les gouvernements deviennent peu à peu les colonisateurs malveillants de leur propre peuple. C’est d‘ailleurs le moment où la culture et le mode de vie des classes dirigeantes commencent à se dissocier de ceux de leur population, dont elles s’isolent de plus en plus, que ce mépris croissant et cette ignorance d'esprits forts profanateurs se traduisent par la condescendance ou la brutalité. 

https://www.youtube.com/live/Zm-6kzDtlCI?si=QoSRVA6X53AbOpFc 

Pour l’instant, ici, la tyrannie numérique n’est pas trop tyrannique. Bien sûr que potentiellement, on peut nous l’installer, mais on ne l’installe pas vraiment. Même à la Sberbank, où une jeune fille est préposée aux explications et dirige les vieux perdus vers le bon guichet. On a, pour l’instant, toujours accès à un interlocuteur humain, si cela est nécessaire. Au moment du covid, dans l’ensemble du pays, tout le monde faisait semblant. Faire semblant pour avoir la paix, c’est le sport national, l’entraînement est séculaire, il y a des moments où je me demande si le président lui-même n’en est pas le champion toutes catégories.

J’espère ne pas me tromper. Mais mon aventure avec les cosaques et l’icône de saint Michel me donne beaucoup d’espoir. Mon amie Ania m’a dit que d’ailleurs, au Donbass, on voyait pas mal de miracles liés à saint Michel, de conversions de soldats qu’il a secourus. Elle m’écrit :

Oui, Laurence, je pense que le Seigneur vous a enracinée en Russie, il vous a transplantée, comme son greffon bien aimé, sur un terrain non seulement russe mais orthodoxe. Bien sûr, même dans les pays non orthodoxes vivent des orthodoxes, des gens qui prient, des paroisses entières, mais vous avez poussé dans le plus profond de l’existence russe, de son espace, et vous rendez à ceux qui sont nés sur cette terre leur propre culture, leur russité, pas seulement dans ses formes extérieures, mais dans ses sens profonds. Et cela est, je pense, bien démontré par cette histoire avec l’icône.

 Лоранс, да, думаю, Господь Вас укоренил в России, пересадил, как любимое Своё прозябение-древо, не просто на русскую, но православную почву. Конечно, и в неправославных станах живут православные люди, молитвенники, целые приходы, но Вы проросли в самую глубину русского бытия, пространства и возвращаете рожденным на этой земле людям их собственную культуру, русскость не во внешних формах только, а в глубинных смыслах. И это, думаю, зримо показала сия история с иконой.

J'ai confiance en Dieu et en la Russie, capable d'engendrer encore des gens comme ces cosaques qui ont apporté mon icône au père Nikita; le père Nikita lui-même; Ania Ossipova; Sacha Viguilianskaïa, qui fait des miracles dans le village d'où sa famille est originaire. J'ai confiance en ce que gardent tous ces gens de vital, d'humain, d'altruiste, de pur. 

Je viens de voir témoigner un cosmonaute croyant, devenu sonneur de cloches. Il considère son métier comme un service divin. "Qu'est-ce qu'un service divin? demande-t-il. C'est toute espèce de service qui est orienté vers Dieu." Et il précise que sur un clocher, comme dans le cosmos, on ne peut rien emporter de négatif avec soi. Dieu abandonnerait-Il un tel homme et ceux qui lui ressemblent?

https://nicolasbonnal.wordpress.com/2023/12/30/le-cauchemar-mondialiste-et-technologique-se-precise-ia-partout-elon-musk-montre-son-visage-patelin-lui-dont-les-gosses-ont-des-prenoms-de-robots-et-qui-a-trompe-une-armee-de-couillons-locaux-arge/comment-page-1/?unapproved=13866&moderation-hash=89d11935f103d0d93b0b04fd9f0cb477#respond

mercredi 27 décembre 2023

Le voyage de l'icône

 


Ce matin, je suis allée porter chez les cosaques des victuailles pour les soldats, des cartes postales de bonne année, et des affaires pour les réfugiés. Il n'y avait personne, et je m'apprêtais à quitter le local, quand Tania a surgi toute excitée: "Laurence, Laurence, attendez! Pacha! Venez, Laurence est ici!" 

Je vois arriver un cosaque barbu qui me serre sur son coeur. C'est celui qui a porté l'icône de l'Archange Saint Michel au père Nikita. "C'est incroyable, me dit Tania, cette icône est restée des mois ici avant qu'on ne se décidât à l'emporter, et les gars ne voulaient pas aller à Donetsk, ça leur faisait un trop gros détour, et c'était trop dangereux. Et ils voulaient la remettre en mains propres.

- On a déballé l'icône, ajouta Pacha, et on a vu que ce n'était pas un modèle ordinaire, alors on a fait des recherches, et l'histoire de ce miracle m'a particulièrement touché, parce que je suis un ancien païen. Alors nous avons prié devant et décidé de la prendre avec nous, et même nous l'avons mise contre le pare-brise, pour qu'elle nous protège en route, et elle nous a protégés; nous sommes arrivés chez le père Nikita, qui nous a si bien reçus, et cela a créé des liens entre nous. Maintenant, là bas, on tourne un film sur notre aventure avec l'icône, et quand à moi, j'aimerais faire un reportage sur vous, pour parler non seulement de l'icône et de votre destin, mais aussi des étrangers qui viennent ici, car il y en a de plus en plus, j'en vois beaucoup à Iaroslavl, il y en a qui me contactent, et d'après ce que je sais, vous aussi."

J'écoutais cela sidérée, la larme à l'oeil, avec l'impression d'être complètement dépassée par ce qui s'était produit avec mon icône et même d'en être profondément indigne. Quand je l'avais confiée aux cosaques, je pensais qu'ils la laisseraient aux soldats de notre garnison, que le père Nikita viendrait la récupérer quelque part, je n'avais pas imaginé qu'ils allaient spécialement se lancer dans un périple dangereux, avec l'icône sur leur pare-brise, comme de preux cosaques qu'ils sont. 

Et si j'avais l'intention d'aller un jour voir avec eux le père Nikita, j'ai compris que ce n'était pas réaliste: on risque de sauter sur une mine quand on descend du camion faire pipi, des drones voltigent ça et là, des canons tonnent, bref, la guerre. Le seul moyen de parvenir là bas dans des conditions normales, c'est l'autobus à partir de Moscou. Ils prennent vraiment des risques, nos cosaques. En plus de l'icône, on ne peut pas leur demander d'acheminer une grand-mère!

Pour ce qui est des étrangers, oui, il y en a de plus en plus qui me contactent, et visiblement, pas seulement moi. L'aventure de l'icône et des cosaques me laisse à penser qu'ils n'ont pas tort. Au niveau de Moscou, il ne se passe pas toujours des choses très enthousiasmantes. Il y a, comme en France, toute une faune politico-médiatique et pseudo-artistique consternante, une sorte d'écume vaseuse, mais le peuple russe, c'est le peuple russe, et malgré toutes les séquelles culturelles et spirituelles du dernier siècle, il reste étonnement pur, généreux, brave, et pour cela, je pense que Dieu est avec lui, et l'Archange Michel, chef des armées célestes, qui a accompagné mes cosaques jusqu'au père Nikita.

Ils n'ont aucune haine envers les Ukrainiens, ils ont de la compassion. Ils savent que ce qui les a rendus fous est aussi à l'oeuvre ici, et partout, et c'est contre cela, qu'ils luttent, contre ceux qui servent ces forces, consciemment ou non. C'est cela le plus important, quelles que soient les comportements en haut lieu.

Pour moi, je pensais ces derniers temps qu'une fois achevés mes souvenirs d'enfance, je me consacrerais à la poésie et aux icônes, eh bien, il me semble que c'est certainement ce que je ferai, pour le temps qu'il me reste à vivre.







Удивительным образом Господь сводит меня с потрясающими людьми. Каждое такое знакомство – настоящее чудо. У меня появилось много друзей по всему миру. Мы дружим семьями и молимся друг за друга, несмотря на расстояния. Так у меня есть друзья из Италии, из Англии, из Германии, из Украины, из Молдавии и многих других стран.

 

А на днях я познакомился с очаровательной женщиной, француженкой, Лоранс Гийон. Лоранс – писатель, переводчик, художник, иконописец. Она прекрасно, с лёгким французским акцентом, что придает ей особый шарм, говорит на русском.

 

Ее знакомство с русским миром началось, когда ей было всего 15 лет, с прочтения романа Ф.М.Достоевского "Преступление и наказание". А в 18 лет, прочитав "Братья Карамазовы", Ларанс приняла православное крещение. Ее семья, католики, восприняли это как детскую прихоть, но со временем поняли, что всё серьёзно и навсегда.

 

Лоранс полюбила Россию настолько, что переехала сюда жить. Она купила дом в Ярославской области, между Москвой и Ярославлем, в прекрасном городе Переславль-Залесский.

 

Моё знакомство с Лоранс началось совсем недавно. Три недели назад я поехал на СВО к брату, отвозить баню и другие подарки, и по пути я не мог не заехать в казачий штаб к своему брату во Христе, атаману Дмитрию. Мы выпили по чашечке кофе и я уже начал собираться в путь, как Татьяна (жена Дмитрия) вспомнила про икону, которую нужно отвезти в Донецк и передать одному хорошему человеку. Этим человеком оказался отец Никита (благочинный). А написала икону – Лоранс. Но тогда я не был знаком ни с кем из них и даже не догадывался, какой сюрприз приготовил мне Господь.

В тот день Дима и Таня вручили мне икону в дорогу, мы помолились и я отправился в долгий путь. Господь был посреди нас, я это чувствовал. Мы доехали до Луганска и передали всё моему брату. Уставшие, от проделанных трудов, мы выдвинулись в сторону Донецка, в город Докучаевск, где нас должен был встретить отец Никита. В кромешной темноте, долго плутая из за неработающего навигатора, мы увидели в далеке свет от фонарика – это был батюшка Никита.

 

Добродушный и гостеприимный, отец Никита накормил нас от души. Затем мы долго беседовали. Всем хотелось спать, но жажда общения была сильнее. Перед сном, отче сразил нас наповал... Он принес музыкальный инструмент, колёсную лиру, и исполнил такую пронизывающую до глубины души песню... а потом ещё одну, и ещё... Песни были такими сильными, глубокими. До слез. Вот она русская душа.

 

А потом батюшка удивил ещё больше...

 

Впрочем, об этом я расскажу как нибудь потом, когда оператор смонтирует видео о нашей поездке. Сложно всё передать словами.

 

Скажу лишь одно, это необыкновенное знакомство и оно произвело на меня неизгладимое впечатление! Эта встреча была для меня очень важна! Господь в тот день на многое открыл мне глаза. Я благодарен Богу и отцу Никите за всё!!! Ну и конечно же, эта встреча не была бы возможной без Дмитрия и Татьяны, которые доверили мне отвезти икону, а также без Лоранс, которая эту самую икону написала.

 

Батюшка в тот день рассказал о Лоранс, о том что она удивительная женщина и я понял, что хочу с ней познакомиться.

 

Долго ждать не пришлось! И вот мы с Лоранс знакомы лично! О нашей встрече, о том как она случилась, я тоже напишу в отдельном посте, потому что это тоже чудо!

 

А ещё мы с Лоранс запишем для вас видео, где она расскажет о себе и о том почему она переехала в Россию. Уверяю вас, будет интересно!