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samedi 23 février 2019

Petits visiteurs

J'ai testé hier mon divan en rotin: idéal pour faire la sieste quand on ne peut profiter d'un hamac dans le jardin. Sa structure légèrement incurvée soutient le corps, relève les jambes et la tête, et j'y tiens toute entière à l'aise, puisqu'il fait 1.70 m et moi 1.65. Les chats se bousculent pour l'occuper, évidemment.
Je suis retournée à la source de sainte Barbara,  mais je n'aurais pu remplir mes bouteilles sans l'aide d'un jeune homme présent, car le trou est profond, les abords en sont complètement verglacés et j'ai du mal à me mettre à genoux, et surtout à me relever quand j'y suis. Heureusement, les Russes sont serviables. Rita faisait fondre tout le monde par ses gambades et ses jappements dans la neige scintillante. Il régnait près de cette source, dans cette forêt de bouleaux et de pins, une paix radieuse. Hier, nous avons fait un tour ensemble, vers le lac, mais sous la poudreuse, le chemin était extrêmement glissant, et nous ne sommes pas allées bien loin. Le vent était froid et déchaîné, il me sifflait aux oreilles, le soleil vif et tiède, et l'azur du ciel semblait dévorer la neige, en laissant de côté les ossements bruns des buissons et des arbres. Je n'arrive pas à définir ce que m'inspirent ici des jours pareils, ce qu'ils ont de mystérieux, de mystique, d'étrange, malgré la banalité des "cottages" et autres déplorables structures contemporaines mal fichues, c'est quelque chose qui me rappelle les Solovki, un sentiment de bout du monde, de bout de la vie, comme si l'environnement me dévoilait tout à coup une secrète lumière interne à travers celle du printemps approchant, comme s'il devenait transparent, éternel, grandiose, et d'une insondable profondeur.
Plein d'oiseaux se bousculent dans mon poirier, et viennent ces merveilles roses qui, je crois, sont des bouvreuils.
Au loin la France est rongée de l'intérieur par les gnomes qui s'en sont emparé, et se mobilise un peu tard. C'est bien souvent en pleurant que je prie pour les vivants qui sont restés là bas, et pour les morts qui n'auraient pas voulu voir ça et n'auraient d'ailleurs pas imaginé que ce fût possible. Un ami facebook, après des allées et venues, est revenu s'installer définitivement en Tchouvachie. Il avait un permis de séjour permanent, et se demandait s'il serait toujours valable. Oui, bonne surprise, mais du coup, on lui demandait 5000 euros de taxes sur sa vieille voiture pour le laisser passer la frontière. S'il était venu en touriste, ce n'aurait pas été le cas, mais là, c'était à prendre ou à laisser. Il a vendu sa voiture en Lituanie et distribué sur place les affaires qu'il avait emportées, puis il a pris le train. Le voilà au fin fond de la Russie pour toujours, débarrassé comme moi de tout le superflu!
Il m'a donné toutes sortes de renseignements sur les poules. Finalement, ce serait peut-être envisageable, il y a des systèmes de distribution de nourriture qui permettent de les laisser quelques  jours, et l'hiver, l'important est qu'elles soient à l'abri du vent, et qu'elles puissent se percher. Les poules, et même les chèvres, font partie de son projet de vie.







2 commentaires:

  1. mais je n'aurais pu remplir mes bouteilles sans l'aide d'un jeune homme présent, car le trou est profond, les abords en sont complètement verglacés et j'ai du mal à me mettre à genoux

    bonsoir .
    érotique!
    respects ,je vous lis depuis 4ans.
    cordialement
    P rosenstein
    voir mon cite internet

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  2. Vous faites de la sculpture et des peintures cosmiques?
    A moins que vous ne me suiviez sur Facebook, mon blog n'a que deux ans et demie!

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