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jeudi 16 juin 2022

Patrie

 


Mon évêque, pendant sa conversation de la Trinité, a été amené, en réponse à une question, à évoquer la patrie, dans une perspective spirituelle. Car si il n'y aura plus au Royaume des cieux, ni juif, ni Héllène etc... saint Paul évoquait cependant sa nation d'origine avec douleur et témoignait ailleurs de son affection pour elle. Monseigneur pense qu'on a sa patrie dans le sang, mais qu'on s'attache plus aux gens qu'aux lieux. Ainsi il est plus sensible au ciel du Caucase, mais c'est parce que sa mère y vit. Pourtant, la plupart des gens qui m'étaient proches sont morts, et j'ai des flashs nostalgiques des lieux où j'ai vécu, bien que ma vie n'eût pas été plus heureuse qu'ici et même beaucoup moins. Cela va parfois jusqu'à l'Intermarché de Bagnols-sur-Cèze, ou le parking de Carrefour à Pierrelatte! Et puis, évidemment, les chemins de Cavillargues, le monastère de Solan, la jolie route d'Uzès, sans remonter jusqu'aux périodes où j'étais dans la Drôme, dans l'Ardèche... Maman, quand elle était malade, voulait rentrer chez elle, et c'était l'appartement de ses parents, à Annonay, avant la guerre de 40.

Je ne voulais pas intervenir dans la conversation avec mes gros sabots, d'autant plus qu'elle se faisait sous forme de questions réponses, et c'était une réponse que je voulais apporter, ou un essai de réponse, et ce n'était pas mon rôle qui était de poser une question. En réalité, la notion de patrie m'est venue quand j'ai commencé à aimer la Russie, quand j'ai découvert cette espèce de lien familial profond entre tous les Russes, à travers les oeuvres de Dostoievski, de Tolstoï et plus tard du cinéma soviétique. Au delà des différences de classe, d'opinions, Napoléon survient, ou Hitler, tout le monde est russe avant tout, et défend son immense marécage plein de bouleaux et de sapins, avec au bout la steppe, la mer Noire et le Caucase. Comme si tous les Russes étaient de la même famille, formaient une supra famille, avec ses codes, sa mentalité spécifique. 

En plus des ciments culturels, il y avait évidemment l'orthodoxie, du moins jusqu'à la révolution, mais même après, c'est un sous-entendu permanent des films soviétiques, sauf les plus anticléricaux d'entre eux. Je regardais Ivan le Terrible pleurer en évoquant la Russie lors de son sacre, dans le film d'Eisenstein, j'adhérais tout à fait à cela. D'une certaine façon, cela répond pour moi à la notion de sobornost, communion chrétienne, communion dans le Christ, avec tous ceux du présent, ceux du passé et la nature qui vit autour d'eux et qui donne son reflet particulier à leur âme. J'en suis venue à l'idée que de même que l'individu apparaît dans une famille qui l'élève dans un certain esprit après lui avoir légué ses gènes, il apparaît également dans un peuple, qui partage avec lui la même nature, la même culture et en fin de compte, le même fond génétique, car nous finissons par être tous cousins. Et de même qu'on défend sa famille, on peut être amené à défendre son peuple, qui est une supra famille, et la terre qu'il occupe, avec les jardins et les monuments que ses ancêtres ont aménagés depuis qu'il s'est constitué.

En France, pays morcellé en plusieurs petites régions assez distinctes les unes des autres et géographiquement déterminées, on avait peut-être plus la conscience de son clocher, de son terroir, que de la patrie au sens large. En Russie, pays ouvert à tous les vents, on était davantage cimenté par la foi, la culture et le fond génétique commun, la terre russe vénérée de ce peuple de paysans étant un immense bien commun aux frontières floues, où l'on était amené à nomadiser, soit pour fuir les invasions, soit du fait des déportations imposées par les gouvernements. 

Moi-même, je ressens comme ma patrie la Drôme, l'Ardèche, le Gard et la Haute-Loire, le Vaucluse, c'est déjà quand même les bobos parisiens. Les Russes sont russes partout, unis par la foi orthodoxe et leur folklore, du moins c'est ainsi que s'est formé leur peuple. Et les frontières doivent toujours être reculées, il faut parcourir des distances hallucinantes pour trouver une mer ou une chaîne de montagne, c'est d'ailleurs pour cela qu'ils sont "impérialistes": tant qu'ils ne contrôlent pas l'étranger proche qu'aspire leur gouffre, ils sont susceptibles d'être pillés et asservis. D'une certaine façon, l'évêque n'a pas tort de dire que le sentiment d'appartenance tient plus aux gens qu'aux lieux, c'est vrai pour les Russes. 

Je pense souvent au livre de Jean de la Viguerie "les Deux Patries", en concurrence chez les Français depuis 1789. L'une, idéologique, celle de la République, la seule qui soit reconnue aujourd'hui par notre gouvernement, et l'autre, charnelle et spirituelle, culturelle, que la première citée déteste cordialement. Sans doute d'ailleurs parce que la patrie idéologique n'est pas une patrie, l'idéologie ayant une vocation universelle, et nous le voyons bien à présent. La nation idéologique, qui a su mobiliser les gens pour la défendre sur un malentendu, s'est débarrassée depuis la guerre de 14 de la patrie charnelle et spirituelle, dont elle a fêté la disparition avec l'incendie de Notre Dame.

La Russie a malheureusement connu quelque chose d'analogue avec sa révolution, faite par des gens qui haïssaient la notion de patrie, et particulièrement de patrie russe, et qui d'ailleurs n'étaient majoritairement pas russes. Cependant, le truc me paraît moins réussi que chez nous, peut-être parce qu'il est plus frais, il y a plus d'un siècle de différence entre les deux cataclysmes. Et peut-être aussi parce que ce sentiment d'appartenance charnelle et mystique à une supra famille est si fort, que le géorgien Staline y faisait appel quelques décénnies plus tard, en rameutant Alexandre Nevsky et Ivan le Terrible, et en remplaçant Russie par Union Soviétique dans les discours mobilisateurs... Dans une émission sur des Allemands russes revenus dans leur pays d'origine, la dame qui les présente dit:"Notre société est malade, mais elle vit encore et n'a pas franchi le point de non retour". C'est exactement ce que je pense au sujet de la Russie.


Mais pour en revenir au fond spirituel de la question, en France, justement, pas mal d'orthodoxes critiquent l'orthodoxie russe pour son sentiment national. Sentiment national qui ne l'empêche pas de recevoir les étrangers à bras ouverts. Il est vrai que le chrétien n'est que de passage sur cette terre, et pourrait fort bien s'arranger, en théorie, d'une société sans patrie, sans culture spécifique, sans attachement particulier à un terroir. Peut-être même aussi sans famille, après tout, la famille non plus n'existera plus dans la Jérusalem céleste, mais ce n'est pas comme cela que ça marche, et l'on voit que ces sociétés qu'on crée là bas de "comme-la-plume-au-vent' et de poissons de bancs multicolores et indéterminés, sans sexes, sans mémoire, sans fidélité particulière à quoi que ce soit, sont de plus en plus incapables et de sentiments élevés et par conséquent de sentiments religieux. De même que l'art, la religion prend racine dans la culture nationale. Comme l'art, elle est universelle, mais n'est universel que ce qui est enraciné. Sans racines, la plante dépérit et ne donne pas de fleurs. Le peuple n'est pas un assemblage aléatoire de personnes que rien ne relie, à part leur lieu de résidence et leurs papiers d'identité. Le peuple est représenté à la fois par tous ceux qui vivent aujourd'hui dans le pays qu'il occuppe et par tous ceux qui l'ont précédés, et quand on n'a pas conscience de la profondeur du temps, du caractère inséparable du passé et du présent, le présent contenant tout le passé, ou n'étant que son écume, et enfantant, avec tout le passé, le futur qui les continue, on ne peut pas apréhender la notion de divinité, on rebondit dessus, on traîne à la surface comme des feuilles emportées par une rivière.  Le Christ lui-même était enraciné, puisque l'évangile prend soin de citer sa généalogie. 

Pour moi la patrie est le creuset d'un peuple qui est en soi une entité spirituelle et charnelle constituée d'individus qui sont eux-mêmes le prolongement et l'écho de tous ceux qui les ont précédés et qui portent en eux la promesse de ceux qui les suivent. Le peuple possède un destin, et même une vocation, comme ceux qui le composent. On peut mourir pour son peuple, pas pour un conglomérat de poissons de banc.

C'est tout le contraire de numéros répertoriés vivant et fonctionnant un certain nombre d'années de façon absolument insensée dans les cases en béton d'un milieu artificiel épéhémère appelé "agglomération".

Je suis obligée de constater que si tout cela était profondément inscrit en moi, je trouvais la France des années 60 et 70 déjà déracinée. A part les campagnes que la république et l'Union européenne ont depuis complètement vidées.

Je pense quelque fois à André Makine, qui a tellement aimé la France qu'il est entré à l'Académie Française, et il se retrouve en pleine russophobie officielle, en pleine grosse propagande mensongère. Cela me fait un pincement au coeur quand ici, on critique les Français de façon injuste, ce qui d'ailleurs n'est pas souvent. On critique Macron, mais peut-on encore dire que cet ectoplasme mondialiste est français et comment ne pas le critiquer? Donc j'imagine ce que ressent Makine, qui a eu l'itinéraire inverse du mien, il s'est reconnu dans la France, tandis que je me reconnaissais dans la Russie.

Cependant, je n'ai jamais réussi à parler russe comme il parle français et encore moins à l'écrire. Et la langue est un élément très important de l'identité nationale. D'après ses livres, d'un autre côté, il était plus attiré par Belmondo et la douceur de vivre des années 60 et 70 que par le catholicisme de la fille aînée de l'Eglise. Mais il me semble que pour vraiment aimer la France, la vraie, il faut être catholique, tendance saint Louis Jeanne d'Arc, parce qu'à partir de la Renaissance, c'est le début de la fin. En épousant l'orthodoxie, j'ai embrassé la Russie, la sainte Russie, qui, à côté de ma patrie génétique, historique, charnelle, est devenue ma patrie spirituelle.

dimanche 12 juin 2022

Trinité


C'était aujourd'hui la fête de la sainte Trinité, la Pentecôte, une de mes fêtes préférées. Je devais aller aux vigiles hier soir, mais à la suite de ma présentation de livre, Olga était venue avec Ghislain, et puis aussi Nadia, que je n'avais encore jamais rencontrée, malgré une longue fréquentation sur Facebook. Et notre entrevue s'est prolongée si tard que j'ai raté les vigiles. 
C'était pour moi très embêtant, car je voulais fêter tout cela au monastère de la Trinité saint Daniel, où officiait notre cher évêque, chez son ami le magnifique higoumène Pantaleimon, et je comptais me confesser la veille. Or quand je suis arrivée le lendemain, l'église était bourrée, et je ne voyais pas de moine confesser les gens. J'ai pensé que j'allais communier sans confession, car je l'avais fait dix jours auparavant, et de l'avis du père Placide comme de celui du père Valentin, pas la peine d'aller enquiquiner les prêtres avec des histoires d'éclair au chocolat le vendredi quand on fait le ménage dans son âme assez souvent. Mais cela m'ennuyait un peu quand même, je me disais que j'aurais dû faire ma présentation à un autre moment, ou bien dire à mes amis que la fête était finie. Bref, cela me gâchait un peu la cérémonie, je communie toujours pour la Trinité, comme pour la Théophanie. L'église, qui conserve de superbes fresques du XVII° siècle, antérieure à l'académisme imposé par Pierre le Grand et Catherine II, était décorée de jeunes bouleaux, et il y régnait une sorte de ferveur tendre et radieuse, je voyais, tandis que se déployait le rite byzantin de l'habillage de notre évêque, combien il était aimé de tous ceux qui s'affairaient autour de lui, et cela était si noble et si beau, je m'émerveillais que cela existât encore, à notre époque d'universelle profanation, de despotique vulgarité. Prise dans les frondaisons d'un bouleau qui venait ici finir sa vie trop courte pour nous ravir les yeux, je me suis sentie investie d'une grande compassion pour lui, quelque chose passait entre cette créature et moi, et je me suis mise à prier pour que son esprit allât fleurir dans les jardins du paradis. Et puis j'ai demandé au Christ de me permettre de communier, même si j'en étais bien peu digne.
Le moment venu de l'eucharistie, la mère de Katia, Lioudmila, m'a demandé si j'y allais, je lui ai expliqué mon problème. "Demandez à votre ange gardien de le résoudre..." me dit-elle. Et voilà qu'une inconnue me tape sur l'épaule: "Il y a une autre coupe, dans la chapelle adjacente, allez communier là bas..." J'étais indécise, et puis la foule m'empêchait d'avancer. "Tant pis..." me disais-je. La même inconnue est alors revenue à la charge: "Qu'est-ce que vous attendez? Allez dans la chapelle, il y a une autre coupe!"
Je lui ai obéi, et là, en effet, le père Pantaleimon communiait les dernières personnes de sa file, et un moine assis confessait encore une paroissienne. J'ai pris sa suite, et expliqué la situation, puis,  munie de l'absolution, j'ai eu juste le temps de recevoir l'eucharistie de la main de l'évêque, car le père Pantaleimon avait déjà fini.

Photo éparchie de Pereslavl


Après quoi, nous avons eu une rencontre avec l'évêque et le père Pantaleimon. Le thème en était plus ou moins le sacré et le profane, bien que cela eût dérivé en cours de route. L'évêque est extrêmement intelligent et spirituel, aux deux sens du terme, et très spontané, le malheur est que je le comprends assez mal, il n'a pas une diction très intelligible, il a tendance à avaler les mots. Mais je me disais que nous avions beaucoup de chance d'avoir un clergé de ce niveau intellectuel et humain. Une jeune femme que je connais, qui travaille pour le café, lui a demandé: "Je suis quelqu'un de totalement extérieur à la religion, et voudrais savoir comment on s'adresse à vous, par votre nom et votre patronyme, par votre titre, par votre nom de famille, comment cela se passe? "
J'ai vu qu'il se régalait à lui répondre: "Si vous croisez une soutane, vous pouvez être presque sûre que c'est un prêtre, parce que normalement, on ne rencontre jamais un hiérarque, à part moi, les hiérarques sont invisibles, sauf pendant les offices, les hiérarques ne courent pas les rues, on les promène en voiture. Dans ce cas, qu'est-ce que vous faites? Eh bien..." Il appelle une autre jeune femme de l'assistance, qui, se levant en riant lui dit: "bénissez..." Et il la bénit avec un fin sourire. "Voilà. vous dites "bénissez père, en slavon, otche, parce que nous aimons bien le slavon, cela nous fait plaisir! Pas le nom et le patronyme, parce que nous avons laissé tout cela, nous sommes le père Un Tel, et encore moins par le nom de famille, parce que cela fait un  peu "vous travaillez au KGB?" Et nous n'aimons pas cela du tout, non, cela ne nous plaît vraiment pas, il vaut mieux éviter!"
Je lui ai donné mon livre et il a déclaré: "Ah très bien, j'ai failli attendre!"
Vendredi, j'en ai donc fait la présentation, les Chroniques de l'année 16. Des gens venaient le demander au café déjà dans l'après midi, et j'ai eu plein de monde, des réactions très touchantes, et j'ai vendu beaucoup. Je vais en laisser à Gilles et au magasin de souvenirs de Gleb. Puis je suis allée au restaurant avec Olga, Ghislain, Katia et sa mère, et depuis, j'ai eu sans arrêt des visites. A vrai dire un peu trop.
Il fait enfin beau, très beau. Pourvu que ça dure. J'ai découvert avec ravissement que j'avais un hérisson dans mon jardin. Je me désesperais de ne point en avoir. Eh bien ça y est. Ils trouvent l'endroit habitable. Il faut dire que je garde des taillis, et que j'y jette régulièrement des déchets de légumes ou de fruits. Rita lui aboyait furieusement dessus, il avait très peur, j'ai emmené l'emmerdeuse.




jeudi 9 juin 2022

la belle fougère


La voisine est venue prendre le thé avec ses chiots dans un panier. Elle m'a apporté de la confiture de pommes de pin, je ne savais pas que cela existait. J'étais mal fichue, et je ne l'ai pas encore ouverte. 

Elle m'a demandé des nouvelles de mon amie qui veut venir s'installer par ici, je lui ai répondu qu'elle ne viendrait pas avant septembre et qu'elle avait en vue une maison près de Rostov, superbe, mais sans gaz. "Ce n'est pas grave, me dit la voisine, un programme gouvernemental de gazification générale est lancé.

- Ah bon? Partout?

- Partout."

J'ai réfléchi un instant: "C'est vrai que vous êtes en train de gagner plein de fric avec les mesures de Poutine... C'est pour ça aussi, qu'on refait la rue principale? "

Elle éclate de rire: "Ce doit être ça, en effet!"

En réalité, Kolia m'a dit qu'un ministre passait demain à Pereslavl, c'est peut-être pour cela qu'on nous a vite réparé la rue...

Les chiots jouaient sur l'herbe, au grand dam de Rita et Georgette. Ils étaient contents, j'ai de l'ombre, un peu de vent. Même la voisine était contente. Elle me dit qu'elle a du mal à faire pousser des arbres. Il y a les saules, les noisetiers qui poussent bien, ici, et on fait maintenant des saules nains. "Quand je pense, me dit-elle, à ce qu'était votre terrain, et vous en avez fait un rêve"!

Elle me dit que son père, qu'elle avait recueuilli, m'écoutait chanter. Lui-même chantait et il avait appris tout seul à jouer de l'accordéon. Dommage qu'elle ne me l'ait pas présenté...

Mes fougères sont enfin florissantes, et je ne me lasse pas de voir la lumière du matin et du soir jouer dans leur feuillage, elles ont quelque chose de magique, chacune d'entre elles semble une ronde de fées. Cela me rappelle un chanson:

Mon père m'a donné un mari,

La belle fougère... 


 Il y a quelques temps, j'ai vu passer cet article très pénétrant de Nicolas Bonnal. Pénétrant et riche. 

Cette réflexion sur le costar cravate je me la fais depuis longtemps à ma manière.  

Je n'ai jamais pu blairer le costar cravate, c'est un costume affreux. D'ailleurs les costumes sont ridicules depuis le XVII° siècle, depuis l'avènement de l'ère moderne, ce n'est certainement pas un hasard. Enfant, je n'arrivais pas à comprendre comment on avait pu passer des nobles vêtements antiques et médiévaux à ces grotesques perruques poudrées, à ces fanfreluches, puis à ce sinistre costume bourgeois. Dans le film "le Dernier Samouraï", on voit de magnifiques guerriers japonais en face d'une armée innombrables de petits automates habillés comme des fonctionnaires occidentaux, et on voudrait me faire croire que nous avons progressé, progressé vers quoi? 

Je ne pardonnerai jamais à Pierre le Grand d'avoir obligé ses boyards à endosser le costume des Européens du XVIII° siècle.

Curieusement, ce costar cravate, en effet, résiste à tout. Je ne sais rien de plus déprimant, et pour moi de moins attirant, qu'un politicien ou un homme d'affaire en costar cravate. Quand à la politicienne en tailleur Chanel, eh bien disons qu'ils sont faits l'un pour l'autre...

Mais le Prédateur cosmique auquel l'article fait allusion aime justement à nous dégrader, à nous habiller comme des clowns, à nous ôter toute noblesse et toute beauté. Dès que j'ai pris conscience de ce prédateur, que j'appelais le diable, et des ravages qu'il opérait sur nous et par nous sur la Création, j'ai cru en son contraire, qui est Dieu et pris son parti contre lui, parce qu'il n'y a pas d'autre option... C'est l'un ou l'autre.     


https://nicolasbonnal.wordpress.com/2022/05/09/maupassant-et-le-horla-avenement-des-predateurs-aux-temps-technologiques/ 


Depuis que nous sommes sous l’emprise de ses prédateurs dépourvus d’imagination (Castaneda) ou de cette modernité techno-sulfureuse, le Temps est, comme je ne cesse de le dire immobile. Même la mode disait Debord n’a plus bougé  et ne bougera plus : costard-cravate. Et nous vivons dans un cercle d’informations abrutissantes et répétées. Debord :

« La construction d’un présent où la mode elle-même, de l’habillement aux chanteurs, s’est immobilisée, qui veut oublier le passé et qui ne donne plus l’impression de croire à un avenir, est obtenue par l’incessant passage circulaire de l’information, revenant à tout instant sur une liste très succincte des mêmes vétilles, annoncées passionnément comme d’importantes nouvelles ; alors que ne passent que rarement, et par brèves saccades, les nouvelles véritablement importantes, sur ce qui change effectivement. Elles concernent toujours la condamnation que ce monde semble avoir prononcée contre son existence, les étapes de son autodestruction programmée. »

mardi 7 juin 2022

De l'autre côté du rideau

Merveilleuse journée ensoleillée et venteuse. Tout pousse, en essayant de ratrapper le temps perdu. Déployant leur manteau dentelé, les fougères se ruent tête baissée, et la perdent dans la lumière. Le premier iris fleurit, violet. Les clochettes du muguet, discrètes, se décèlent à leur enivrante odeur.

J'ai beaucoup de "mauvaises herbes", mais outre que j'en consomme une partie, tout le monde a le droit de vivre, et puis le jardin ne doit pas devenir une corvée harassante, mais un lieu de vie pour son propriétaire théorique et toutes les petites bêtes qui y résident... Il faut vivre avec ce qui nous entoure, généreusement, en nuisant le moins possible.

Qu'est-ce qu'une plante? Des racines dans la terre, qui ont trois mois pour sortir jouir de la lumière, de la pluie et du vent, se faire belles et donner leurs fruits. J'éprouve une certaine crainte à porter la main sur ces organismes avides de vivre, et ne le fais que pour en privilégier d'autres...

Comme je me reposais sur mon hamac, j'ai entendu des cris déchirants, l'un des chiots de la chienne des voisins, et ces cris se prolongeant sans aucune réaction de leur part, j'ai appelé Olga. "Oh me dit-elle, je suis loin, allez voir s'il vous plaît, ils sont dans l'herbe, à droite de la maison!"

J'ai trouvé tous les chiots dans le terrain de foot grillagé, à l'intérieur d'un petit enclos. L'un d'eux était coincé entre le grillage et les planches rajoutées pour les empêcher de filer, sans doute. Quand j'ai voulu le saisir, il s'est aplati, mais lorsque je l'ai soulevé et caressé, il a paru très soulagé. Cependant, il a continué longtemps à pleurer, dès que je le remettais par terre, il avait besoin de réconfort. Sacha et Olga sont arrivés assez vite. Ces chiots ont tout du chien des Pyrénées, comme leur mère, à part un qui fait plutôt husky. On dirait des nounours.

Le soir, la voisine Ania est venue avec son mari Kolia et leur fils Aliocha m'aider à déménager les meubles. Désormais, je pourrai finir d'installer petit à petit. Je me retrouve avec un immense salon, un peu sombre, mais qui sera joli, avec une atmosphère ancienne, malgré des éléments contemporains. J'ai donné à Ania des choses qui lui convenaient et qui ne me seront plus utiles, dès lors que je ne louerai plus. "Pourquoi voudriez-vous partir, alors que vous avez des voisins comme nous?" m'a demandé Kolia. 

le nouveau bureau

Comme je le disais en commentaire de mon précédent article, l'église incendiée n'est paraît-il pas ancienne. Dans le même monastère, la laure de Sviatogorsk, et l'on me reproche d'avoir parlé seulement de l'église, des moines ont été tués par un bombardement, j'attendais d'avoir confirmation que le truc était signé par les Ukrainiens, ce que j'avais pensé dès le début, puisque le monastère est sous la juridiction du patriarcat de Moscou. A vrai dire, l'incendie de l'église est symbolique de l'assassinat des moines, tout est lié. 
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Le centre de Donetsk a été également bombardé, bombardement faussement attribué aux Russes, on se demande pourquoi ils auraient fait une chose pareille, puisque Donetsk leur est favorable depuis longtemps. Non, c'est un bombardement ukraino- anglo-saxon de vengeance, de terreur et d'extermination.
Karine Bechet Golovko écrit: 
Puisqu'il n'est plus possible de mentir éhontément, autant se taire. Donetsk est bombardé tous les jours depuis, le 4 juin a été une journée particulièrement meurtrière et pas un mot dans le compte-rendu journalier de France Info. Or, ce 4 juin, des armes américaines ont été utilisées par les Ukrainiens pour toucher le centre de Donetsk et faire 5 morts et 20 blessés, comme vous pouvez le lire sur le canal de Svetlana Kissileva. Ici aussi, des écoles touchées. L'armée ukrainienne semble viser volontairement les écoles et les médias occidentaux semblent tout aussi volontairement ignorer ce crime de guerre, puisqu'il n'est pas possible de l'attribuer à la Russie.

Ce 6 juin, Donetsk a encore été touché et cette fois-ci avec des armes françaises, puisque la France est fière de fournir des armes lourdes et de former en France des soldats ukrainiens pour les manier, ce qui fait d'elle formellement une partie au conflit. Belle réussite en effet que de permettre aux Ukrainiens de se battre contre des civils ... 

Macron ne se contente pas de ruiner et de détruire la France, il faut aussi qu'il la déshonore. Non content d'avoir ignoré délibérement ce qui se passait là bas pendant huit ans, les dirigeants français s'arrangent pour que ça continue. Ce sont pratiquement eux qui ont tiré sur Donetsk, sur des écoles, sur des quartiers d'habitation. C'est leur oeuvre, ce sont leurs canons.
Les Ukronazis et leurs parrains ont tout fait pour susciter chez ceux d'en face l'horreur de l'occident et la nostalgie de l'Union Soviétique, à croire que les Américains eux-mêmes ne supportent pas la disparition, ou l'évolution, de cet ennemi bien pratique. Ou bien sont-ils frustrés de n'avoir pas pu massacrer d'abord les populations du Donbass, et ensuite celles de Russie, comme des Peaux-Rouges; afin de s'emparer de leurs richesses minières? Le massacre biblique d'un adversaire diabolisé, les anglo-saxons aiment bien, on l'a vu avec les Amérindiens, les Irlandais, les Boers, on l'a vu au moyen orient, on le voit en Ukraine et au Donbass.
On m'aurait dit quand j'avais dix-huit ans que je finirais contre eux au côté des communistes du Donbass, je ne l'aurais pas cru, mais je suis bien obligée de reconnaître que le communiste du Donbass est infiniment plus sympathique que le banderiste ukrainien haineux et sadique, ses parrains nazisionistes ou anglo-saxons de la caste des surhommes en costar cravate et leur presse pourrie qui ne reculent devant aucun procédé dégueulasse. On n'a pas envie d'être du côté de ces gens-là. Tant pis si cela me met en partie du côté des communistes...
Je ne doute pas une minute que la caste est prête non seulement à faire la guerre aux Russes jusqu'au dernier Ukrainien, mais même jusqu'au dernier européen, elle se fout complètement de l'autochtone français, allemand ou autres, il est facile à remplacer, les remplaçants sont d'ailleurs déjà sur place, le couteau entre les dents.

Témoignage trouvé dans vkontakte

Ioulia Andrienko hier à 15h05 Nous sommes tous maintenant devenus ouïe. Nous sommes tous maintenant devenus vue. Nous avons, comme les animaux, aiguisé nos instincts. Vous comprendrez l'impuissance des mots et des phrases auxquelles nous sommes habitués. Tous ces "tiens bon", "prends soin de toi" et ainsi de suite. Moi-même, je dois parfois les prononcer, tout en sentant leur insignifiance. Mais on n'en a pas inventé d'autres.
Comment prendre soin de soi, par exemple ? Ne pas sortir ? Encore des attaques sur Donetsk. Kalininsky, district de Leninsky. C'est tombé très près de l'OTsKB. Où parmi nos blessés et brûlés se trouvent des prisonniers des Forces armées ukrainiennes. Ils sont nourris et soignés. Et leurs frères frappent Donetsk. Ne cherchez pas à savoir pourquoi ils ont frappé tel ou tel endroit. Quelqu'un dit - le FSB y vit, ou il y a une unité militaire à proximité, voire pas du tout - les enfants y passaint leur examen de fin d'étude. Il me semble que tout est beaucoup plus monstrueux et plus simple. Ils frappent pour frapper. Pour montrer que toute notre ville est attaquée, et le choix dépend du caprice d'un groupe de maniaques ukrainiens. Comme dans la chanson de Tsoi: "et maintenant quelqu'un pleure, un autre se tait, un autre encore est si content, si content."

dimanche 5 juin 2022

Un buisson de cierges

 




Voici que, dans la foulée de beaucoup d'autres lieux saints et chefs d'oeuvre, brûle en Ukraine une église en bois du XVI° siècle, à la laure de Sviatogorsk, dépendante du Patriarcat de Moscou. Ceux qui ont construit cette église sont les ancêtres de ceux-là même qui l'ont brûlée, orthodoxes de la sainte Russie qui n'avait pas encore été découpée en tranche par Lénine, puis les Américains. On peut dire la même chose de toutes les églises qu'a détruite le pouvoir soviétique, et également de Notre Dame et de tout ce que la révolution et ses descendants ont saccagé. Rien n'est pire que les renégats et les apostats, ils accompagnent les pires pulsions autodestructrices des peuples qu'ils infectent.

J'espère que les thuriféraires orthodoxes et distingués de ces incendiaires nous trouveront de jolis commentaires pour justifier ce qu'ils ont tellement encouragé par leur soutien aveugle.

Pour moi, j'en pleurerais et je pense à cette vieille Russe disant à propos de la révolution au père Valentin: "J'ai su dès le début que le beauté était en train de quitter le monde".

Il y a ceux qui sont du côté de la beauté et ceux qui sont du côté des incendiaires, lesquels changent de costumes et de drapeaux, de boniments et de miroirs aux alouettes, mais restent des serviteurs du démon. C'est toujours la même hydre, un seul corps, plusieurs têtes.

Cette merveille brûle comme un buisson de cierges et s'en va dans la ville invisible de Kitej où Dieu récapitule ce que nous avons profané.

Comme dit le père Vassili, la beauté, il ne nous reste plus qu'à la trouver au dedans de nous.

samedi 4 juin 2022

Ascensions estivales


Le matin de l'Ascension, le père Andreï m'a dit que le soir même, c'était les vigiles de la fête votive de l'église, l'icône de la Vierge de Vladimir. Il y aurait monseigneur Théoctyste, il fallait venir... A la tête que j'ai faite, il a éclaté de rire: "Ah l'Orthodoxie, c'est dur!"
C'est que je suis épuisée par le chambardement opéré chez moi, j'imagine ce que donnerait un déménagement complet, avec des travaux, déjà que ceux de ma petite entrée n'ont pas de fin... Mais je ne regrette rien, à la limite, je suis presque reconnaissante au voisin de m'y avoir contrainte, à mon bureau, j'ai l'impression d'être dehors, le vent passe d'une fenêtre à l'autre, avec les chants d'oiseaux et l'odeur des narcisses, je vois à nouveau défiler les nuages, la lumière jouer dans les arbres et les fleurs. Et le jardin se déplace au nord est, plus loin du perturbateur. J'ai commencé à planter de ce côté.
Je suis revenue le soir à l'église, mais notre évêque était souffrant, et il n'y avait pas grand monde, mais je ne sais pas ce qui s'est produit, je n'ai pas vu passer le temps et je me retrouvais dans une sorte d'enfance, pleine de lumière et de roses, une enfance paisible et joyeuse. Un jeune diacre chantait comme un ange, et les anges semblaient descendre l'écouter, discrets et innocents, juste perceptibles à une sorte de densité vibrante qui traversait mon coeur.
Les paroissiennes de notre cathédrale sont caressantes et attentives, à l'office de l'Ascension, même la majestueuse directrice d'école à la retraite débordait de bienveillance, il circule entre les fidèles de notre cathédrale un palpable courant d'amour. Natacha, qui vend les cierges, voyant que je n'avais pas eu de prosphore, m'a offert du thé, et la directrice a insisté pour qu'on en tirât une d'une mystérieuse réserve.
C'est ici l'été, ou ce qui en tient lieu, et j'essaie de profiter de chaque minute. Quand passent en fôlatrant le soleil avec le vent, entre  deux nuées, entre deux ondées, je sors à leur rencontre. J'écoute leurs chansons, j'admire leurs splendides sortilèges, je contemple étendue les nuées qu'ils dispersent, escaladent et traversent, comme deux petits enfants radieux dans le chaos désert de formidables ruines.
Les rossignols chantent de toutes parts. Je suis restée un moment, avant d'aller me coucher, à écouter leurs notes mystérieuses, étoiles invisibles et sonores d'une nuit orageuse, avec au loin de brefs et vastes éclairs. 
On dirait ici que la terre, l'eau et le ciel sont constemment brassés et mélangés, le lac fuit dans les nuages en colonnes ascensionnelles bourgeonnantes, la pluie se déverse entre deux arc-en-ciels, les chemins sertissent dans leur boue des flaques où se mire la lumière. 
Je bénis Dieu d'être en vie, et de voir, entendre, sentir tout cela. J'ai lu il y a quelques temps un article sur la prière perpétuelle et la façon discrète et progressive dont elle s'installe. Je n'éprouve pas de ravissements extatiques, mais je me sens comment dire? Embarquée, toute fantaisiste que je puisse être. Comme si on m'avait tendu la main pour me faire traverser la passerelle, et me voici sur le pont, avec Pereslavl, Rostov et leurs étrangers. "Merci de vos nouvelles qui nous apportent toujours beaucoup de bonheur tant elles répandent de joie et surtout témoignent de votre foi inébranlable, vécue loin du monde et des idées reçues", m'écrit la mère Hypandia. Je n'avais pas du tout l'impression d'avoir une foi inébranlable, mais peut-être que ça vient, que cela ressemble à ce que j'éprouve. D'après ce que j'ai compris, même les plus grands saints avaient de longues périodes de grisaille et de luttes ingrates, c'est même peut-être à cela qu'on les reconnaît. J'ai toujours pensé que je ne luttais pas, en tous cas, je ne me ruais pas au combat, mais qu'est-ce que ça veut dire, lutter? Quand il y a des choses que l'on ne peut accepter, on finit par lutter sans savoir qu'on lutte, pour continuer à exister, pour ne pas être réduit à ces armures vides que laissent les cigales quand elles muent...
Macha, la fille du père Valentin, me dit au téléphone qu'elle ne veut même pas parler de la guerre, que de telles choses ne devraient pas se produire au XXI° siècle. De telles choses ne devraient pas se produire, c'est sûr, mais pourquoi davantage au XXI° siècle que, par exemple, au XIII°? "Parce que, me dit-elle, les gens étaient plus barbares.
- Comment ça, plus barbares?
- Ils prenaient les choses plus simplement, la vie humaine n'avait pas la même valeur, alors qu'avec l'avènement de l'humanisme, chaque vie s'est mise à compter..."
Etonnant comme ces idées pénètrent jusque dans la cervelle des jeunes femmes orthodoxes.
En fait, depuis l'humanisme, c'est chacun sa merde, et comme on n'a qu'une vie, on n'a pas l'intention de se la laisser gâcher. Et pourtant, on nous la gâche dans les grandes largeurs, on en fait très bon marché. Est-ce que la vie individuelle comptait pour les révolutionnaires progressistes de l'humanisme triomphant? Le XX° siècle est sans doute le plus meurtrier de l'histoire et pour le XXI°, j'ai l'impression que nous sommes bien partis...
J'éprouve jusqu'au fond de l'âme la reconnaissance de pouvoir vivre en paix dans cet ilôt de Pereslavl Zalesski, et cela, malgré les maisons hideuses, vivre parmi des gens qui ont encore de la personnalité, des réactions naturelles, suivre des processions, sortir entre amis, vivre en paix. Je plains de tout mon coeur ceux qui sont pris dans la tourmente, partout où l'on a mis la discorde, une discorde qui n'aurait pas lieu d'être et qu'on a soigneusement attisée. En même temps, cette horreur durait depuis huit ans, on a peut-être maintenant une chance de la voir prendre fin.



mardi 31 mai 2022

Sadique latente

 


Ce que je fais en ce moment est moins catastrophique qu'un déménagement complet, mais ma maison n'en est pas moins dans un désordre inimaginable, avec mes deux vieilles chattes complètement perturbées dans leurs habitudes. Georgette est un peu inquiète, les déménagements, elle en a soupé autant que sa patronne. Une fois entamé le processus, il faut aller au bout, et j'ai passé la journée à bricoler et trimballer des meubles. L'important est d'installer la chambre et le lieu de travail, le reste se fera petit à petit. Mais quel plaisir de retrouver une vue normale, et une certaine intimité! Je dois dire que j'aimerais pouvoir penser à autre chose qu'à mon voisin...

Ma voisine Ania est venue me voir, et apparemment, malgré son caractère bienveillant, et des relations pacifiques avec l'olibrius, elle en a son compte également, car sa musique de rhinocéros bourré la réveille aux aurores, son isba est juste en face de lui. Moi, si son vacarme ou sa présence obsédante me gênent dans le jardin, je ne l'entends ni la nuit, ni le matin, c'est déjà ça... Je me suis attachée à Ania et sa famille, et même à Olia et

Sacha, l'âge se faisant sentir, je n'arrive plus à m'arracher... "Nous ferons face ensemble", me dit Ania. Heureusement, il n'est pas tout le temps là, il travaille à Moscou, quel soulagement quand il s'en va...

A l'issue de ces péripéties épuisantes, j'ai pris le thé dans mon nouveau bureau. Il n'est pas encore complètement aménagé, mais l'ordinateur marche, et j'ai réinstallé toutes mes icônes, je serai en bonne compagnie. 

Mon amie Annamaria m'a fait passer par internet une lettre de ma chère mère Hypandia, et j'aimerais bien revoir l'une et l'autre, et tous mes orthodoxes des environs de Solan.

Aux dernières nouvelles, mes chroniques en russe arrivent demain soir. Un correspondant de Natacha, sur Vkontakte, écrit en commentaire des extraits qu'elle a publiés: "Une sadique latente..." Je dois dire que j'ai été pas mal étonnée, je n'ai pas l'impression d'être tellement sadique, peut-être ai-je parfois la langue un peu acérée, comme beaucoup de Français? La formule qui tue?

Marie Noël, qui avait beaucoup d'esprit, mais qui était une sainte personne, s'était interdit d'en faire usage, moi, la seule chose que j'ai vraiment réussi à m'interdire depuis plus de vingt ans, c'est la cigarette, et pas sûre que je n'y revienne pas un jour, comme ma tante Marguerite, me confessant à 92 ans: "Tu vois, ma petite, ce n'est pas bien, j'ai recommencé à fumer..."

Ce à quoi j'avais répondu: "Si j'avais ton âge, je ne songerais pas une minute à m'en priver!"

Mais le tabac touche au souffle, et le souffle, c'est sacré. 

dimanche 29 mai 2022

Procession aquatique

 

Je ne comprends pas pourquoi je n’ai pas eu tout de suite l’idée de vivre dans l’autre partie de la maison. Parce que je voulais louer, et à cause du blockhaus du voisin Sacha, mais la boîte en plastique du voisin Oleg est à présent bien plus gênante. Cela dit, la pièce côté Sacha a des proportions plus harmonieuses, et travailler dans ce qui est encore ma chambre sera beaucoup plus pratique et agréable, si je fais un best-seller, j’achète l’isba d’oncle Kolia, en face, pour qu'on ne me la saccage pas. 

"vue" actuelle


vues futures, côté oncle Kolia


côté Sacha


Hier matin, j'ai vu la voisine Olga, la femme de Sacha, et elle m'a donné des oeufs de ses poules. Nous avons taillé une bavette. Elle m'a parlé de ses histoires de chiens. Elle a perdu le chiot qu'elle avait gardé de la dernière portée de sa chienne, car il s'est intoxiqué en rongeant un vieux divan. Aucun vétérinaire n'a compris ce qu'il avait, et j'ai pensé à Doggie, pas sûr que si j'avais consulté avant de partir en France, on aurait décelé ici son problème et l'aurait soigné correctement. Cependant, relisant toute l'histoire que je traduisais avec l'année 17 de mes chroniques, j'en avais terriblement gros sur le coeur, cela me poursuit, je n'en guérirai jamais. 

Cela me désole qu'elle tienne son Alissa à la chaîne, mais en fait, tant que son terrain n'est pas vraiment clôturé, et son mari tarde à le faire, elle a peur que sa chienne ne se mette a vagabonder, et c'est une bête très gentille, mais énorme. Elle redoute d'avoir des ennuis. Quand je pense à ce qui se passait avec Rosie, je peux la comprendre... Elle me dit qu'elle va promener son Alissa. Enfin disons que de nombreux chiens ont une vie bien pire.

Les enfants de Sacha et Olga sont libéraux et ne croient pas ce que leur dit leur presse sur l'Europe, la russophobie, l'interdiction de Dostoievski ou de Tchaïkovski, ou le refus d'engager des musiciens et des sportifs  russes, l'Europe, c'est le paradis, c'est l'univers des gens bien, et je parierais qu'ils ne croient pas non plus que le Donbass a été bombardé et soumis à des atrocités pendant huit ans. Ils traitent leurs parents comme des vieux cons. Mais en réalité, là où on n'élève pas dans la foi et la tradition, ou au moins dans l'exigence et le sens du sacrifice pour le bien commun,  ce qui était encore le cas sous l'URSS, on obtient ce genre d'adolescents, malléables, ramollis dans le consumérisme, toujours insatisfaits et persuadés qu'ailleurs, à Moscou ou à l'étranger, tout est parfait et qu'on les prive du paradis sur terre. Les produits de la modernité sont partout les mêmes. "Tout cela est vrai, ai-je dit à Olia, on essaie d'implanter chez vous ce qui nous a détruits, et vos enfants croient précisément ceux qui mentent au service de quelques milliardaires mondialistes pourris."

Olga pense comme moi que Poutine et son équipe ont avalé des couleuvres des années, en attendant leur heure. C'est, n'en déplaise aux petits ados à la cervelle délavée, le sursaut de survie de l'humanité normale et de ce qu'il subsiste de l'Europe et de la chrétienté.

 

Aujourd'hui dimanche, procession sur l'eau, et sur terre, procession partout. Du soleil parmi des nuages énormes et fantastiques, du soleil entre de brèves averses, qui tombaient sur nous comme de l'eau bénite, et beaucoup de vent pour bousculer tout cela, secouer les bannières, les barbes, les soutanes et les vêtements liturgiques. D'une berge à l'autre, du haut des ponts et depuis la rivière s'échangeaient à l'infini, parmi les carillons, les joyeuses salutations de Pâques, pour la dernière fois avant l'Ascension: "Christ est ressuscité! En vérité, Il est ressuscité!"  J'ai rencontré chemin faisant des tas de gens, et le sac de Rita est parvenu à l'embouchure de la Troubej en passant par l'épaule de trois personnes différentes. Il y avait l'Américain, Silouane-Jason. Il m'a dit avoir rencontré une autre famille d'Américains orthodoxes sur Pereslavl. Entre Rostov et Pereslavl, il y aurait une quarantaine de familles. Nous avons parlé de l'higoumène Boris qui prévoyait cet afflux d'étrangers sur ce coeur orthodoxe de la sainte Russie. Son frère, l'archimandrite du monastère Nikitski, s'y attend aussi. Cela me touche particulièrement, dans la mesure où m'a envoyée sur sa tombe un orthodoxe belge, et qu'il a fallu une crise de coliques néphrétique, la covid et un taxi obligeant pour me décider à y aller!

Je suis tombée sur le père Alexandre, de Rostov, sa femme et leur amie Liouba, dont le physique chamanique me rappelle la soeur de l'écrivain Chmeliov, madame Koutirina, que j'ai connue à Vanves, quand j'étais étudiante. Après un modeste repas dans un restaurant ouzbek, nous nous sommes retrouvés chez moi. Nous avons agréablement discuté. Le père Alexandre trouve qu'Ouspenski est devenu une véritable idole dans les ateliers d'iconographie, et que les gens qui suivent son école ne font pas des merveilles. J'ai objecté: "Je ne m'en suis pas rendu compte, je pensais qu'il n'avait aucune influence parce que les gens, ici, choisissent de peindre dans le style du XIV ou du XVII siècle, et ce n'était pas comme cela qu'il voyait les choses, il disait qu'il fallait s'assimiler la tradition pour ensuite faire des icônes contemporaines dans la Tradition, dans l'Esprit, aurait dit le père Barsanuphe. Il me disait de faire des dessins préparatoires à partir de plusieurs modèles du même type avant de dessiner mon propre projet. En France, pas mal de gens essaient de copier par exemple le père Grégoire, surtout les catholiques, car ils adorent les icônes, bien qu'ils ne soient pas vraiment dans l'Esprit, justement, de ce côté-là, mais la technique, ils l'apprennent dans divers ateliers. Je ne connais rien de plus consternant que les imitations du père Grégoire qui est inimitable, mais on peut s'inspirer de lui, en regardant ce qu'il a fait.

- Vous avez écrit quelque part ce que vous venez de me dire?

-Non, je ne crois pas.

- Il faudrait."

Eh bien voilà, c'est fait.  







photo du père Alexandre

Au bord du lac





Monseigneur Théoctyste dans sa barque, copie exacte de celle de Pierre le Grand

vendredi 27 mai 2022

Réponse à un Américain orthodoxe, inquiet du révisionnisme soviétique

Cet Américain touche une question qui me préoccupe également et dont j'ai mainte fois parlé. Je publie ici ma réponse. Comme je l'ai aussi maintes fois expliqué, je pense que ce problème est dû largement à l'attitude occidentale au moment de la Perestroika et après celle-ci, au mépris, aux manipulations, aux mensonges, à la corruption exercés par les dirigeants occidentaux, qui ont tout fait pour rendre l'ouest haïssable.

 Je suis monarchiste, et je déplore l'image que l'on donne de Soljénitsyne qui était un vrai patriote et qui disait la vérité aussi bien sur la Russie que sur l'occident. Cependant, j'ai remarqué que sur des groupes consacrés à la mémoire du goulag s'exprimaient des russophobes enragés qui ne détestaient pas seulement le communisme mais la Russie elle-même qu'ils trouvent criminelle depuis l'aube de son histoire, lui niant toutes qualités et tout génie, et j'ai quitté un de ces groupes pour cette raison. J'ai personnellement rencontré dans un avion la veuve du dissident Sinivaski et elle est tombée dans une rage noire quand elle a compris que j'étais venue travailler à Moscou parce que j'aimais ce pays. C'était la Russie qu'elle détestait, ce que n'a jamais fait Soljénitsyne. Je crois possible que Mémorial ait eu de telles tendances, et je crois aussi que les Russes et Poutine essaient d'opérer une réconciliation nationale, indispensable à la survie du pays. L'historien Nazarov pense qu'on tente de légitimer les organes du pouvoir issus de l'union soviétique, ce n'est sans doute pas faux, cela dit, il est revenu vivre ici depuis plusieurs années. Personnellement, je partage la thèse d'Alexandre Panarine dans son livre "la Civilisation Orthodoxe". Le communisme a été une horreur antirusse d'une rare méchanceté, mais cette idéologie occidentale imposée par des intellectuels qui n'étaient pas ethniquement russes, a été malgré tout russifiée au cours des décennies, et une fois obtenue la liberté et le respect de l'Eglise, et disons, des opinions et pratiques religieuses, aurait dû ne pas être touchée et évoluer à sa manière. Seulement ce n'était pas le plan de ses apparatchiks ni des Américains qui voulaient la perte du pays pour mieux le piller. 

Un processus analogue a eu lieu avec la révolution française, ce qu'un écrivain français, Jean de la Viguerie, a expliqué dans son livre "les deux patries". Après la révolution, la France charnelle, spirituelle, traditionnelle a coexisté avec la République et l'a même servie, en la personne d'officiers aristocrates qui allaient mourir pour leur France au service de la nouvelle. Cependant, il y a une grande différence entre la France et la Russie, c'est la religion orthodoxe même si de façon marginale, des prêtres délirent dans le stalinisme, nous n'allons quand même pas décanoniser nos martyrs nombreux et la famille impériale, je ne crois pas la chose possible. Les religions occidentales se sont prosternées devant le Moloch des révolutions et du modernisme. Et puis si l'on n'a pas fait le procès des crimes communistes, on a canonisé, justement, la famille impériale, ce qui n'a pas été fait en France. Le dissident Vladimir Boukovski n'était pas partisan d'un tel procès, qui aurait déclenché une chasse aux sorcières. Enfin je constate que dans la guerre d'Ukraine, les gens du Donbass, restés ou redevenus communistes par réaction au néonazisme justifié par l'Amérique et la caste mondialiste, ont une conduite impeccable, ils sont dignes et humains, plus rien à voir avec les gardes rouges et les commissaires du peuple. Le père Séraphin de Valaam, moine français remarquable, dit que la société russe est très malade. Et en effet, elle l'est, nous sommes tous plus ou moins dans une confusion perversement entretenue par ceux qui nous y ont plongés et leurs descendants, leurs élèves ou leurs complices, mais de toutes les sociétés de civilisation chrétienne, je dirais que la Russie est la moins atteinte, et la plus susceptible de connaître un sorte de rémission avant la fin des temps. Notre rôle à nous, en Russie, est pour moi de montrer que nous avons choisi la sainte Russie et pas Staline, que nous avons choisi la culture et la spiritualité russes et pas le béton soviétique. En ce moment, j'évite un peu ce genre de sujets, car à part les libéraux russophobes comme la veuve de Siniavski, nous sommes tous d'accord pour opérer une union nationale, orthodoxes, blancs, rouges, musulmans, bouddhistes ou même juifs, ils ne font pas tous partie de la mafia khazare; et aussi Français, dans mon cas, ou Américains, ayant épousé la Russie. Parce que le mal a changé de camp, quel que soit le passé de la Russie, ce mal qui a sévi chez elle est désormais en face, où, si l'on utilise le nazisme en Ukraine, on est surtout maçon et trotskiste, néocon transhumaniste, et la société qu'on nous impose à l'ouest sera, si on n'arrête pas les malfaiteurs qui nous la font, à mon avis plus terrible et plus aliénante que le stalinisme. Cela peut tourner mal de deux façons pour nous, ici, soit par la victoire du mondialisme transhumaniste, soit par la renaissance d'un stalinisme totalitaire, mais outre que je ne crois pas à cette deuxième option, cela signifiera que la fin des temps est venue et qu'il faudra mourir avec les derniers orthodoxes, parce que plus aucune vie ne sera possible nulle part, sans renoncer à son âme, et même si l'on y renonce, d'ailleurs. Pardonnez-moi, je comprends très bien l'anglais mais à force de parler russe, je n'arrive plus à m'exprimer...

jeudi 26 mai 2022

Voisins

 Je suis allée voir mes amis, le folkloriste Sacha Joukovski et sa femme Ira, dans le village où ils ont leur datcha, à 40 km de Pereslavl. Le trajet est très joli. Les villages pittoresques que je traversais étaient plus prospères qu'autrefois, les églises restaurées, mais hélas, les maisons se plastifient, et les horribles barrières en profnastyl font leur apparition. Juste à côté de Sacha, ses voisines ont complètement défiguré leur isba. Toutes les autres maisons sont charmantes et même entretenues, mais il y a maintenant cet OVNI planté là, incongru, étranger à la nature, au style du reste, un gros machin en plastique sans proportions qui gâche tout. On dirait une prostituée revenue finir sa vie dans son village d'origine, avec d'affreuses nippes citadines tape-à-l'oeil qui lui donnent l'illusion d'avoir mieux réussi que les autres.

Question voisins, Sacha et Ira ont bien aussi leurs problèmes, ils avaient un éleveur de cochons, dont les animaux envahissaient leur terrain, et maintenant ils ont un cynologue qui élève des chiens à la dure, des aboiements, des plaintes, et le traumatisme de ne pas pouvoir y faire grand chose. 

Sacha et Ira s'entendent très bien, ils sont joyeux et très orthodoxes. Ils m'ont félicitée d'être venue ici "juste à temps".

Il y a une maison à vendre dans un des villages qui est sur le trajet, et c'est à seulement un quart d'heure de Pereslavl. Elle est en assez bon état, et pas chère, mais je ne me sens plus de déménager. Je me contente de déménager d'une partie de ma propre maison dans l'autre, c'est-à-dire que je renonce à louer, car supporter des locataires en plus de mon voisin, c'est trop, et je m'installe dans les pièces qui ne donnent pas chez le rhinocéros d'à coté.

J'ai rencontré ma chère voisine Ania, qui me comprend bien, et nous tremblons toutes deux de voir remplacer par un monstre l'isba du défunt oncle Kolia que je dessine si souvent. Nous le regrettons beaucoup, car me dit-elle, il était si délicat, il avait du savoir-vivre, c'était un paysan, comme d'ailleurs son mari, fils d'un président de kolkhoze secrètement orthodoxe.


Ania s'est "attachée à notre petit coin", et d'une certaine façon, moi aussi. J'ai transformé un terrain vague plein de déchets en un jardin sauvage où vivent toutes sortes de petits animaux, je regarde avec amour des plantes commencer à se développer, ma clématite de Sibérie a mis deux ans à faire son trou, et la voilà qui se rue à l'assaut de l'arche placée par mes soins au dessus du portillon. Il a fait enfin un peu plus chaud, aujourd'hui, la végétation est très en retard, elle est d'ailleurs toujours plus en retard chez moi que dans le reste de la ville. Je suis restée au soleil entre Rita et Georgette, à regarder les fleurs des pruniers chatoyer sur le bleu du ciel. Ania m'a conseillé des artisans très bien. "Ce sont des tadjiks, ajoute-t-elle avec un air coupable. 

- Et alors? Je ne suis pas raciste ou bien peut-être que si, d'ailleurs, dans certains cas, mais pas ici!

- Laurence, ces tadjiks, ils sont nôtres, ils se sentent russes, ce sont des Russes...

- Eh bien oui, où est le problème? Moi aussi...


Un commentaire sur facebook compare l'Europe actuelle à une maison de fous dont les malades ont pris le pouvoir en enfermant les gens sains d'esprit. Défendent la création mafieuse qu'on appelle l'Ukraine aussi bien la gauche bobo que l'extrême droite bas du front. Je vois des représentants de cette dernière désigner les Russes comme des "antifas", sans doute parce qu'ils combattent les criminels tatoués du bataillon Azov qui se réclament de Bandera, lesquels étaient financés par un oligarque juif et promus par la caste mondialiste hostile à toute idée de patrie et d'identité nationale. Les membres de cette caste utilisent n'importe quels trublions, n'importe quel drapeau, n'importe quel miroir aux alouettes pour faire marcher les cons: ici le nazisme, là bas la gauchisme, le wokisme, les antifas ou encore les islamistes, ils ne sont pas regardants, puisqu'ils sont de nulle part et ne sont fidèles à personne. Or les Russes, même communistes, sont beaucoup plus proches de la droite française traditionnelle que du gauchisme post-soixante-huitard. C'est d'ailleurs ce qu'on ne leur pardonne pas. J'ai vu BHL, le chasseur de quenelles, chanter les louanges des combattants du bataillon Azov, spécialistes des atrocités invraisemblables, des viols collectifs avec des raffinements de cruauté et des tirs de précision sur les grands-mères et les écoliers. J'attends avec impatience qu'il pousse la solidarité avec ses héros jusqu'à se faire tatouer des croix gammées et des baphomets sur tout le corps.

Deux liens intéressants, en anglais. Dans le premier, on évoque l'higoumène Boris, la visite au tombeau duquel m'a débarassée de ma déprime post-covidienne et sans doute de mes cailloux baladeurs. Le voir lié aux étrangers qui affluent dans notre région jette encore un nouvel éclairage sur mon étonnante rencontre avec lui.

 To Russia for Freedom - Families from Across the World Flee to Rostov (VIDEO) (gorthodox.com)

Le second montre un évêque catholique proclamer que Poutine n'est ni un saint ni un ange, mais qu'il est cependant l'instrument de Dieu dans cette affaire. 

"Et parmi les chefs de gouvernement un seul s'est levé contre les forces du mal. Ce n'est pas Boris Johnson en Angleterre, ce n'est pas Macron en France, ce n'est pas Draghi en Italie, c'est Vladimir Poutine. Peut-être que ce n'est ni un ange, ni un saint, mais c'est quand même un homme de grande intelligence et courage. Et en tamps que chef de la Russie, il a le pouvoir de se dresser contre le pouvoir mondial unique. Ces jours-ci j'ai été très impressionné par un groupe de Polonaises catholiques qui avaient compris que Vladimir Poutine avait raison. J'étais très étonné, je sais en effet que les Polonais et les Russes se sont beaucoup fait la guerre, et cela peut recommencer. Les Russes se battent en Ukraine, mais pas dans le but de l'écraser et de la détruire. Vladimir Poutine a défini son objectif: la dénazification et la pacification de l'Ukraine, mais l'Europe stupide suit les injonctions des USA, dans leur tentative d'abattre la Russie. La guerre peut empirer, il faut nous y préparer. Il devient à présent clair que la prochaine ruse des criminels qui gouvernent le monde sera une famine artificiellement provoquée. Faites des provisions chez vous, achetez tant que c'est possible du riz, de la farine, ce que vous voulez. Mais préparez vous à ce que la nourriture puisse manquer. Ils nous ont joué le tour du Covid, ils nous ont joué le tour de l'Ukraine qui provoquait la Russie depuis 2014. La Russie a été obligée de se défendre. Le véritable agresseur n'est pas celui qu'on croit. Les agents de la CIA ont provoqué la Russie depuis l'Ukraine pendant quelques années. Pourtant les Etats Unis étaient chrétiens, relativement chrétiens, en majorité protestants, et le diable a su tromper ces chrétiens! Et maintenant la vraie religion de beaucoup d'Américains, ce n'est pas une religion, c'est la politique. Beaucoup d'entre eux, par patriotisme, veulent détruire la Russie, dans la mesure où la Russie est le dernier obstacle sur le chemin du nouvel ordre mondial."

https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=5424283250926049&id=100000332829210&__cft__[0]=AZUDiuYm0G7KSECGM34VAFjCSYaaZB-XybA6SAeMyyDIuLc-f62FZzM6BKbfSiTVgwGjF0zTJzAR2kgj3YnTld0XLo7-IZ_qrp0kUr050g-BK2doAPx4gztGEdPZo9Td4gS0OUjLb3_e5d0AziO921p2&__tn__=%2CO%2CP-R

Je pense souvent à ce que m'a dit Slobodan Despot, que les peuples renégats, dont l'identité se fonde sur un reniement, sont les pires de tous.







mardi 24 mai 2022

Réconciliation


saint Alexandre Nevski, sur la façade d'un immeuble

Dans la galerie marchande du supermarché Magnit, je suis tombée sur Katia, nous sommes allées dans un restaurant géorgien ouvert depuis peu et très bon, mais l'euro plongeant à toute vitesse, et les prix effectuant le mouvement inverse, il va me falloir être beaucoup plus économe. D'autant plus que je ne touche plus ma retraite. Le crédit agricole, pour me faire un virement mensuel, veut une traduction assermentée d'une attestation de domicile. Mais pour cela, le notaire, ici, exige un papier avec de beaux tampons officiels comme on les aime en Russie, la traduc de ma facture d'électricité, cela ne peut pas faire, il me faut aller demander une attestation là où ce genre d'organismes est centralisé... 

Il y a quelques années, ma tante Mano me disait que de plus en plus, quand on allait chercher de l'argent à la banque, on avait la même appréhension que si on allait le demander à son père... On croirait bien en effet que je leur extorque mon propre argent!

Néanmoins, la séance m'a changé les idées, car l'irruption du voisin maudit m'avait gâché l'humeur. Katia m'a dit que maintenant, elle était prête à mettre en pièces tous ceux qui toucheraient à Poutine, et qu'elle ne supportait plus les libéraux. Elle n'est pas plus communiste que moi mais en ce moment, c'est  la réconciliation générale, blancs, rouges, chrétiens, musulmans, bouddhistes et même juifs, car ils ne sont pas tous nazisionistes, le chanteur Alexandre Rosenbaum a été clair sur la question (https://youtu.be/7rMUXTG19AU). Je recommande sa vidéo aux russophones, la traduire est au dessus de mes capacités. Il remet bien les pendules à l'heure, et je le trouve extrêmement sympathique, profond, intelligent et sincère, en quelque sorte, l'anti BHL. L'Occidental de base ferait bien de se demander pourquoi les "valeurs" de son camp provoquent un tel rejet. Elles ont naturellement des partisans dans tous les pays où elles cherchent à s'imposer par la corruption, la propagande ou la force, mais je ne peux pas dire que ce soit la crème des nations concernées, même si beaucoup de têtes d'affiches ou de brillants intellectuels diplômés en font partie. Des valeurs, des vraies, nous en avions, mais il y a belle lurette qu'on nous les a dévaluées, calomniées et ridiculisées...

A vrai dire, si on l'en croit, Poutine non plus, n'est pas communiste. En revanche, le mineur de base au Donbass l'est plutôt, ce qui n'est pas une raison pour lui balancer des bombes sur la tête. En fait, la caste mondialiste se rend si odieuse que nous voici tous d'accord dans notre commune aversion. Ce n'est plus la France contre les robots, c'est le monde contre les robots. C'est l'homme contre les robots.

Un prêtre de l'église canonique ukrainienne a été aspergé de zelionka, l'équivalent du mercurochrome, mais de couleur verte, pendant la liturgie. Cela s'est passé au pays des uniates, dans les ténèbres de l'Ukraine occidentale que les Polonais veulent récupérer, avec la bénédiction de Zelenski. Une espèce d'agitateur que je vois sévir sur tous les sites orthodoxes essaie de justifier cela en disant que c'est complètement marginal et condamné par les autorités de Kiev, et que le patriarche oecuménique n'y est pour rien, mais depuis huit ans que je suis tout cela, j'ai vu tant de témoignages de persécutions, tant de complicité de la part des autorités, et tant de mépris de la part du patriarche Bartholomée, ardemment soutenu et par cet agitateur et par certaines personnalités orthodoxes occidentales, que je ne me laisserai pas avoir par ce genre de discours. Ils sont tous responsables. Pour moi, ce sont eux qui ont jeté par procuration, consciemment ou non, ce produit sur ce prêtre et ses blancs vêtements liturgiques. Que Dieu soit leur juge.


Il y a 3 ans, je traduisais cette vidéo, cet appel d'une député ukrainienne au patriarche Bartolomée, ce sera ma réponse à l'agitateur de service:



dimanche 22 mai 2022

L'idiote du village

 J'écrivais il y a 7 ans, fin 2014, le commentaire suivant sur la page de Valeurs Actuelles à propos d'un article sur le cessez le feu entre Kiev et les "séparatistes prorusses":

C'est une ruse pour permettre à ces gangsters de gagner du temps. Les USA veulent la guerre, et nous l'aurons. Cela ne nous laissera pas intacts. Vous feriez bien de vous renseigner sur le net, pour ne pas mourir idiots. Valeurs Actuelles, à en juger par son article sur l'Ukraine très faux-cul dans son dernier numéro, défend, j'ai le regret de le constater, car j'avais de l'estime pour cette revue, les valeurs marchandes avant les valeurs traditionnelles de la vieille droite. Atlantistes, sarkozystes, rachetés par Dassault... Ils mentent, comme tous les autres. On nous ment tellement qu'il est difficile de se représenter à quel point. http://www.les-crises.fr/;https://www.facebook.com/.../2014/09/en-construction.html

https://www.facebook.com/valeursactuelles.page/photos/a.334787693289060/541232959311198/?comment_id=543983962369431&__tn__=R*F

Je l'avais complètement oublié, mais ce commentaire a été "liké" par quelqu'un et souligné d'un "merci", ce qui l'a fait remonter à la surface.

Je ne vois vraiment pas pourquoi je changerais aujourd'hui d'optique, tout s'est réalisé.

Une moniale m'a envoyé un article de "parlons d'orthodoxie" auquel j'ai répondu de la sorte:

Premièrement, je ne crois jamais ce que raconte Benoit Vitkine, russophobe rabique et grand spécialiste des fake news ou des mensonges par omission sur le Donbass. Il est donc fort possible que les propos de ce prêtre libéral, il y en a quelques uns, soient interprétés, j'ai vu les miens interprétés par des journalistes jusqu'à les rendre pratiquement méconnaissables, et cela est valable pour tous les autres détails de cet article. Mais admettons que tout cela soit la vérité vraie, où était ce prêtre et que disait-il pendant les huit ans qu'ont duré les exactions au Donbass, où soit disant était l'armée russe, qui n'y était pas, on le voit maintenant qu'elle y est vraiment. Pour moi qui ait suivi l'affaire, je regrette qu'elle ne ne soit pas venue plutôt et que Poutine se soit perdu dans les atermoiements diplomatiques, mais il se peut qu'il n'ait pas eu le choix. 

Que pensait ce prêtre des persécutions exercées à l'endroit du métropolite Onuphre et des ses fidèles et de l'écoeurante intervention du patriarche Bartholomée, le commis voyageur de la CIA, qui maintenant prend des airs de sainte nitouche? (on voit clairement ici dans quel but:https://vk.com/away.php?to=https%3A%2F%2Forthodoxologie.blogspot.com%2F2022%2F05%2Fle-synode-ukrainien-schismatique.html%3Ffbclid%3DIwAR2RF205LEoWwUCOK2AyzIeRHQlDEo8LzBwGYnZV8GRXGX9iECPL91vriDY&post=19879744_7563&cc_key=)

Cela ne lui fait-il rien de s'allier de fait avec des personnages comme Biden et tout le personnel occidental pourri qui ne sait plus qu'inventer pour enfin dépecer son pays et a mené l'Ukraine là où elle en est avec une fourberie extraordinaire, une vilenie et une absence de scrupules colossales?

Je ne suis pas communiste et observe avec chagrin une certaine renaissance ou nostalgie du communisme, dues à la manipulation d'éléments néonazis en Ukraine par des leaders occidentaux qui sont, eux purement et simplement mafieux, avec des idéologies bizarres qu'une amie à moi définit par le mot heureux de cocopitalisme, le communisme pour les sans dents, le capitalisme pour les surhommes, ainsi que l'explique clairement et ouvertement le sataniste Klaus Schwab. Ces dirigeants européens ont tout fait pour faire renaître le nazisme chez les uns, et par contre coup, le communisme chez les autres, eux-mêmes offrant le curieux spectacle d'un mélange de trotskisme et de nazisme qui nous promet une société tellement abominable, s'ils arrivent à leurs fins, que je préfèrerais le communisme de papa. Est-ce que la société occidentale actuelle peut être acceptée par un orthodoxe normal? Pour moi, c'est absolument impossible, pour le patriarche, je pense que c'est pareil. C'est cette société que ce prêtre défend pour son pays? Alors comme beaucoup de Russes, il a besoin d'atterrir...

Mais justement, ils atterrissent beaucoup, en ce moment, de nombreux libéraux ont compris de quoi il retournait.

Depuis presque six ans que je vis ici et tient un blog où il m'arrive d'être très critique, il est vrai sur d'autres sujets, je n'ai jamais subi les moindres pressions, aucun tchékiste ne "m'oblige à écrire de la sorte" avec un revolver braqué sur moi, comme le supposait une de mes contradictrices. Je me sens libre comme l'air. Je n'ai pas subi la tyrannie des mesures covidiennes, j'ai toujours vu des amis, j'ai toujours fréquenté l'église et communié normalement. 

Nous prions tous pour la paix en Ukraine, mais pas pour la victoire de ceux qui ont organisé tout cela, commettent depuis huit ans des horreurs, délirent d'une haine bestiale et stupide, montent de faux drapeaux et de faux reportages et assassinent ou emprisonnent les journalistes et personnages publics qui ne marchent pas dans la combine. Nous recevons les réfugiés ukrainiens, je soupçonne d'ailleurs que nous n'avons pas les mêmes que vous, et nous n'avons pas non plus les mêmes musulmans. On recueille de l'aide humanitaire, et personne autour de moi ne tient de discours haineux, ni ne persécute les étrangers venus des "pays hostiles" et installés ici. Il s'est passé des choses affreuses autrefois en Russie, mais le diable a changé de camp, il est dans celui de Vitkine, et de ce pauvre prêtre à qui je souhaite d'ouvrir les yeux.

Un correspondant m'écrit que la sérénité de mes chroniques le change de l'hystérie qui règne en France. Eh bien oui, ici, pas d'hystérie, tout est calme, dans la détermination et l'émotion. 

Xioucha, depuis qu'elle a réalisé ce qui se passait, est devenue une fan de Tetyana Montian, et elle envoie régulièrement au Donbass des colis de vivres, de médicaments et de bandages. Elle me dit qu'elle est stupéfaite par les discours haineux qu'elle lit ou entend chez certains libéraux, les mêmes qu'en Ukraine, et malheureusement, les mêmes qu'en France.

A l'église, j'ai vu Génia Kolesov, qui organise les soirées culturelles du café français et m'a embarquée dans le concert au monastère Donskoï. Il a montré la vidéo à une dame qui enseigne à l'institut Gnessinski, et celle-ci lui a dit: "C'est grandiose, je n'ai pas pu m'en arracher jusqu'à la fin".

Ce qui m'a sidérée, parce que moi, j'ai plutôt honte. Je me suis trompée plusieurs fois, et puis, comme on était dans un monastère, je me suis crue obligée de me mettre sur la tête le foulard que j'avais autour du cou. Comme habilleuse, dans la pièce sans miroir, j'avais Skountsev! Le résultat est l'idiote du village avec sa vielle à roue, de quoi donner raison à mon troll sur la progression de mon Alzheimer. Mais tout le monde est ravi...



Il fait toujours un froid de loup, j'avais planté des tomates, elles ont gelé. Dès qu'il y a un rayon de soleil, et il y en a quand même, entre deux magnifiques nuages, je suis dehors, à jardiner ou dessiner, et cela m'emplit d'un grand bonheur. Aujourd'hui, j'ai même commencé à jouer des gousli au grand air, le voisin au chien, Sacha, écoutant sa radio à plein volume dans sa cour, l'autre voisin vient seulement d'arriver, j'ai cru un instant qu'il ne viendrait pas, mais il vient vraiment souvent, j'espère qu'il ne va pas s'installer de façon permanente.

En plus de la vitrification du perron et de l'ouverture d'une porte sur le côté opposé, le seul où j'ai la paix, j'ai eu l'idée qui change tout. Je renonce à louer, et je vais m'installer dans la moitié que je laissais aux hôtes. Mes fenêtres donneront sur le voisin au chien, mais il est quand même un peu plus loin de moi, et puis je ferai mon bureau dans ma chambre, qui a deux fenêtres en angle, une sur le jardin et l'isba d'en face, l'autre sur le poirier. Dans la pièce où je me tenais jusqu'alors, je recevrai les amis de passage.













jeudi 19 mai 2022

Ermitage

 


Pluies diluviennes, soleil, arc-en-ciels, pluies diluviennes. Il fait si froid que je n'ai pas encore vu un seul moustique, alors que c'est en mai qu'ils sont le plus virulents, en principe. En revanche, les rossignols ne se laissent pas arrêter par les intempéries. Ils chantent à ravir, avec cette ivresse recueillie et mystérieuse qui me laisse suspendue entre deux mondes.

Kolia l'éléctricien essaie de finir de vitrer mon perron, avec ce temps, ce n'est pas simple. Je lui ai suggéré de commencer la terrasse, de l'autre côté, en attendant d'avoir reçu la feuille de profnastyl qui doit fermer le morceau de toit que nous rajoutons. Peut-être que ces aménagements rendront le voisin moins présent. Cela me donnera aussi la possibilité d'apprécier le jardin même quand il fait mauvais, car je n'ai plus aucune vue nulle part. A l'endroit du perron, je ferai une toute petite pièce, avec un fauteuil en osier, pour prendre le thé seule ou à deux et contempler le ciel par dessus les deux isbas encore normales, celles que je dessine tout le temps. 

J'ai donné une leçon de français à Macha, la fille du prêtre ukrainien, le père Vassili, elle a des problèmes de prononciation, son professeur leur enseigne à la fois le français et l'anglais, et il y a interférence entre les deux. Le père Vassili est très bon, et il a de l'humour. Il est affligé comme moi d'un voisin gênant, et il a ironisé sur nos problèmes et les prières que nous devons répéter pour ne pas perdre patience. Il m'a dit en riant: "Et vous avez un potager, vous n'avez pas la place, avec le marécage là devant? 

- Oh j'essaie un peu mais non, je n'ai pas la place, je me donne beaucoup de mal pour faire quelque chose de beau, je mets des fleurs. Parce que tout devient si moche que j'ai vraiment besoin que ce soit beau chez moi.

Eclat de rire. 

"Vous trouvez que cela n'en vaut pas la peine?

- Oh si, si! En effet, tout devient terriblement moche, et cela aussi éprouve notre patience! 

- Ah oui, c'est vrai que vous êtes peintre, vous pouvez me comprendre!"

Eclat de rire: "Je ne vous comprends que trop bien! La beauté, il faut la trouver maintenant à l'intérieur de soi!"

Il est peintre d'icônes et je soupçonne que les deux nouvelles de la cathédrale, saint Nectaire d'Egine et saint Gabriel de Géorgie, sont de sa main.

Il m'a dit:"Votre maison est une sorte d'ermitage, cela change tellement de la nôtre, avec tous nos enfants!"

Chez moi, ce sont les chats qui pullulent. Le soir et le matin, c'est la compétition pour aller sur mon lit. Hier, Robert, qui rasait les murs avec humilité quand je l'ai recueilli et se montre accaparant et jaloux, était allé occuper d'avance la place de Rita, sur l'oreiller voisin du mien. Chocha se place toujours devant l'oreiller et elle le regardait d'un sale oeil. Arrive Moustachon en courant, il bouscule tout le monde et s'installe sur moi. Georgette cherche à occuper sa place, près de mon épaule, sur laquelle elle pose sa patte. Blackos alors s'insinue entre Chocha, Robert et Moustachon. Ce dernier s'en fout royalement mais Chocha et Robert, offusqués, s'en vont. Rita tourne autour du lit sur les pattes arrières, il faut la soulever sans déranger Georgette qui grogne. Une fois sur le lit, Rita monte la garde, pour ne plus laisser monter d'autres chats. Quand à Rom, il est tellement exclusif qu'il refuse même d'essayer. Si tous ces animaux pouvaient se supporter, il y aurait de la place pour tout le monde.

On va bientôt sortir en russe le premier volume de mes chroniques, 2016.





mercredi 18 mai 2022

icônes

 Une amie m'avait offert une icône naïve ancienne qui intrigue beaucoup de gens. On y voit la mère de Dieu avec deux moines et personne ne pouvait dire qui ils étaient, peut-être des commanditaires, car ils n'avaient pas de nimbes. Or je suis tombée, sur vkontakte, sur une icône du même type, il s'agit de la Mère de Dieu "Petcherskaïa", "des Grottes, avec deux saints moines de la Laure des Grottes de Pskov, Antoine et Théodose. 


Mon icône. A côté, une fleur en tissu qu'a faite Cécile, et un coeur en pâte à sel qui me vient d'Anne Frinking, souvenirs de Cavillargues et Solan.


L'icône d'internet

La première icone de ce type aurait été faite par saint Alipi des Grottes de Pskov, considéré comme le premier iconographe russe (+ en 1114). L'icône originale est liée à plusieurs miracles, elle a rendu la vue au prince Roman de Tchernigov. On la prie pour recouvrer le vue, pour se délivrer des démons et restaurer sa santé spirituelle et son équilibre.

Et à propos de santé spirituelle, d'équilibre et de démons, voici le genre d'icônes qu'affectionne la propagande de Kiev, je la dédie aux fervents soutiens de ce régime, en leur souhaitant de recouvrer la vue:



 Ceux qui fournissent les mitraillettes ne viennent certainement pas du paradis.

Pourtant, on fait tout pour nous le faire croire!