C'était aujourd'hui la Transfiguration, une fête que j'aime beaucoup et que j'associe à celle de saint Séraphim de Sarov devant Motovilov. J'aime toutes les fêtes du Saint Esprit. Je me suis révéillée si ankylosée, si fatiguée, il m'a fallu vraiment lutter avec moi-même pour aller à l'église et communier. Mais je suis contente de l'avoir fait. Cela m'a fait du bien. Je me suis confessée au père Andreï, qui est chaleureux, intelligent et plein d'humour. Je lui ai dit que j'éprouvais une grande lassitude, peut-être pas de l'acédie, mais presque. La science-fiction de la covid, mes trop nombreuses activités, les différents vampires auxquels j'ai affaire. Et puis les poires...
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jeudi 19 août 2021
Fruits
C'était aujourd'hui la Transfiguration, une fête que j'aime beaucoup et que j'associe à celle de saint Séraphim de Sarov devant Motovilov. J'aime toutes les fêtes du Saint Esprit. Je me suis révéillée si ankylosée, si fatiguée, il m'a fallu vraiment lutter avec moi-même pour aller à l'église et communier. Mais je suis contente de l'avoir fait. Cela m'a fait du bien. Je me suis confessée au père Andreï, qui est chaleureux, intelligent et plein d'humour. Je lui ai dit que j'éprouvais une grande lassitude, peut-être pas de l'acédie, mais presque. La science-fiction de la covid, mes trop nombreuses activités, les différents vampires auxquels j'ai affaire. Et puis les poires...
mercredi 11 août 2021
Les temps sont courts
Submergée par les poires, je n'ai plus le temps de rien faire, il en tombe autant que j'en ramasse; j'en distribue à tout le monde, je sèche, cuit, pèle, confit, et il faut aussi nettoyer la maison, qui ne ressemble à rien, entre les chats et les poires. Et entretenir le jardin. Et saler les concombres que m'a donnés Nadia la chevrière. Qui plus est, je suis harcelée de tous les côtés par des obligations, des entrevues, et j'ai du mal à organiser ce qu'il me reste de temps, à canaliser ce qu'il me reste de forces. Je traduis Parthène, parce que Natacha a besoin d'argent, et que mieux vaut faire les deux livres avec la même personne. Je traduis Epitaphe, parce que mon éditeur s'y est attelé et ne me lâche plus, c'est passionnant mais très long et très fatigant. Je fais de la musique pour ne pas perdre la main, et pour me reposer l'âme, heureusement, si je puis dire, Skountsev a de la tension et ne peut me donner de leçons. Je vais aux cours de balalaïka pour soutenir l'apprentissage de mon petit voisin Aliocha. Je tiens ma chronique, enfin j'essaie. Je n'arrive pas à écrire la suite de mes souvenirs d'enfance, ni à entreprendre de mettre de l'ordre dans mes journaux intimes; et j'ai cette impression constante que le temps presse, d'une part parce que je prends de l'âge et d'autre part, parce que l'ombre de Mordor gagne toute la terre.
Hier, de façon impromptue, Olga et Oleg m’ont invitée avec deux moniales de Zadonsk.
Je n’avais pas trop envie d’y aller, bien que Olga et Oleg fussent des gens
très agréables, intelligents, et je ne les avais pas vus depuis longtemps. Je n’avais pas envie de parler avec des moniales
de sujets élevés. Je n'avais même pas envie de parler du tout.
Elles étaient tout à fait adorables, la mère
Dorothée et la mère Alexia. Elles ont raconté toutes sortes de miracles, enfin
surtout la mère Dorothée, parce que la mère Alexia, en face de moi, priait profondément. Sa cordelette de prières filait entre ses doigts, et son visage
aux yeux clos était imprégné d’une paix et d’une béatitude qui me fascinaient. Je racontais ma ma vie. Brusquement, la
mère Alexia sort de son état de béatitude silencieuse et me
dit : « Beaucoup trop de gens profitent de vous»
Elle a commencé à s’agiter, et elle a déclaré
que nous devions aller absolument au monastère voisin de saint Nicolas, pour
recevoir l’onction, au lieu de rester à bavarder sur une terrasse. Et je n’en
avais pas envie, mais la mère Alexia était visiblement persuadée qu’elle devait
jouer pour moi le rôle d’ange gardien.Yann Sotty, qui avait tourné avec moi l’émission
« Davaï », était de passage à Pereslavl, il voulait me voir et me
remettre de petits cadeaux. La mère Alexia, inflexible, pensait que l’église
était plus importante que le Français. Et nous voilà parties, les deux
moniales, Olga et moi. La mère Alexia ne me lâchait pas le bras, et avec un
sourire maternel, m’expliquait qu’il fallait que ma religion devint plus intérieure,
qu’il me fallait m’occuper de mon âme, car les temps étaient courts, et ne pas
perdre mes forces avec toutes sortes de gens. Arrivées au monastère, elle m’a
traînée jusqu’à l’higoumène, m’assurant qu’elle était très bonne et que je
devais lui parler, mais si je veux bien aller exposer mes problèmes spirituels
à quelqu’un, mon choix ne se porterait pas forcément sur l’higoumène de saint
Nicolas. On m’a d’ailleurs déjà fait le coup avec l’higoumène de saint Nicétas.
Et je me suis retrouvée à bafouiller des stupidités sans savoir comment m’en
sortir.
La mère Alexia ne m’a pas lâchée avant que le prêtre ne m’eût tracé le signe de croix sur le front. « Maintenant, me dit-elle, tout va aller très bien ». Je suis allée retrouver Yann Sotty, sa famille, son nouveau-né, et les cadeaux, qui auraient dû m’être remis lors du tournage, des objets RT, tasse RT, parapluie RT, chope RT, plaid et coussin RT... joli design, d’ailleurs. Je lui ai fait part des compliments qu’on m’a fait sur son émission, sur lui, sur la façon dont tout cela a été tourné.
La mère Alexia n’a pas tort. Je ne m’occupe
pas assez de mon âme, je me laisse submerger par toutes sortes de mondanités et
d’obligations. Pourtant, aller tout le temps à l’église, je n’en éprouve pas le
besoin non plus. J’en discutais avec mon éditeur, Slava, qui lui non plus, ne me lâche
pas. Il a passé dix jours près d’un grand lac, et me dit qu’en barque sur ce
lac, il avait davantage le sentiment du divin qu’à l’église mais que cependant,
s’il n’allait pas à l’église, ne se confessait pas et ne communiait pas, il se
sentait sale et déprimé. C’est exactement mon cas.
Pour ce qui est des gens qui profitent de moi
ou me harcèlent, pour m’inviter, me rencontrer, me faire rencontrer quelqu’un,
il faut quand même voir que certains d’entre eux me donnent une contrepartie
importante. Skountsev est un très grand emmerdeur, et quand j’ai dit au
conservateur du musée Krioukov que je prenais des cours online avec lui, parce
qu’au début de la covid, il avait beaucoup de temps et pas d’argent, il m’a
objecté sereinement : «Que Skountsev reste sans argent, excusez-moi, mais
je ne crois pas cela possible...
- En effet, à ce moment-là, il a trouvé le
mien ! Cependant, il m’a tellement appris, et sans lui, je en serais pas
venue ici, je n’aurais pas vu tout cela, le Don, la rivière Khapior et votre
musée ! »
J’ai eu une fois dans ma vie une intense expérience spirituelle qui s’est prolongée plusieurs jours. Mais je n’arrive pas à me trouver dans un perpétuel état de grâce. Parfois, quand je prie, j’éprouve du réconfort ou une certaine plénitude, je pleure beaucoup, aussi, surtout en ce moment, avec ce qui nous arrive à tous, le monde qu’on nous fait me fait vraiment horreur, ainsi que la vilenie et la fourberie de ceux qui nous l’imposent, la stupidité programmée de leurs troupes de mougeons hagards. Je pleure sur nous tous, sur les gens qui n’ont pas une lueur dans leur vie, sur ceux qui sont morts et qui me manquent, et sur ce qui nous attend probablement.. Parfois je n’ai pas le temps de prier, pas la disposition d’esprit, j’essaie, comme mon amie Dany, de garder au moins ma veilleuse allumée. Mais j’assume d’être avant tout quelqu’un de créateur et n’ai pas envie de me violenter pour me transformer en moniale.
Cependant, je ressens qu’il y a des stades à franchir, même en restant une créatrice solitaire, je stagne. J’aurais tendance à confier cela à Dieu. Il saura bien me les faire franchir, ces stades. Le père Placide, tout comme l’higoumène de Simonos Petra, disait qu’on ne pouvait rien faire par nous-mêmes, sinon consentir...
...
En France, pour savoir d’où vient la dictature, et dans le monde, pour savoir où nous entraîne l’opération covid, il suffit de regarder le scandale provoqué par une affiche qui se contente d’énumérer des noms. Tous impliqués dans cette opération et dans beaucoup d’autres affaires et manipulations grandioses et malfaisantes. Cette affiche provoque chez une certaine mafia les mêmes réflexes que la révélation par Soljénitsyne des vrais noms des principaux bourreaux bolcheviques. Et cette réaction est en elle-même un aveu. Pourtant, si il existe une mafia italienne ou tchetchène, il ne vient à l'idée de personne de hurler à l'anti italianisme quand l'on considère Al Capone comme un bandit...
Cependant, tous les représentants de cette communauté ne sont pas les complices de cette mafia. Ecoutez ce qu’expose le docteur Zelenko, avant que cette vidéo ne soit supprimée par la bande en question et ses « connards laquais », selon une heureuse expression que j’ai vue passer sur facebook. Ecoutez-le bien. Il n’est pas le seul à le dire. Et c’est la terrible vérité. Les temps sont courts.
dimanche 18 juillet 2021
Un signe
Pendant que j'étais à Kourmych, j'ai reçu un appel de l'église des quarante Martyrs, à Pereslavl. A la suite de l'émission de Canal Spas, où j'avais été filmée en ces lieux, quelqu'un avait apporté et déposé quelque chose pour moi. Deux heures plus tard, j'avais été contactée par le jeune homme qui seconde Gilles au café français: quelqu'un avait apporté pour moi deux bouteilles de cidre.
Je me perdais depuis lors en conjectures. Aujourd'hui, j'ai décidé d'aller à la liturgie aux quarante Martyrs. Apparemment, c'est un paroissien de l'église de Vanves, la sainte Trinité, en laquelle je m'étais convertie à l'orthodoxie il y a cinquante ans, qui m'a laissé ce petit signe, il y avait une bougie "sainte Geneviève de Paris" et une carte représentant celle-ci et saint Nicolas le Thaumaturge, deux icônes du père Grégoire Kroug qui se trouvent à Vanves, et puis aussi un marque-pages du monastère de Polotsk, avec une phrase de saint Ignace de Briantchaninov:
"La nature terrestre est pareille au paradis par ses beautés et nous le rappelle quand nous voyons les splendeurs de la terre et nous exclamaons involontairement "c'est le paradis".
J'en ai éprouvé un véritable choc, et une sorte de bonheur, je dirais même de grâce, je suis restée les larmes aux yeux pendant tout l'office, qui était très fervent. Par la fenêtre latérale ouverte, on voyait le lac et le ciel. Ce rappel de ma première paroisse, cette visite de quelqu'un de là bas, me paraissaient pleins de sens, je voyais toute ma vie en perspective, aurai-je pensé quand j'allais à Vanves, et me sentais si exilée dans le Paris des années 70, qui m'était en réalité profondément étranger, qu'un jour je vivrais à Pereslavl Zalesski? Et puis cette phrase de saint Ignace semblait m'être personnellement adressée par quelqu'un qui me connaissait bien mais qui n'a pas laissé son nom. Et je le regrette. Quoique peut-être n'a-t-il été que le messager inconscient du signe que j'ai ainsi reçu, cela se produit aussi souvent.
Je rendais grâce à Dieu d'avoir orienté ma vie, toute indigne que je sois de cette sollicitude, et j'avais la certitude qu'Il continuait à le faire, qu'il y avait un Pilote dans l'avion. Je pensais à ce que m'avait dit mon balalaiker Sérioja: "Je ne me fais pas de souci pour vous, car votre bateau peut aller d'un côté, de l'autre, mais il est guidé par une étoile, alors que beaucoup de gens n'ont pas d'étoile pour les guider, et leur capitaine est bourré".
Après cela, je suis passée au café français. J'aurais pu deviner d'où venaient les deux bouteilles de cidre, c'était de la part de Kecha Keleinikov, que j'ai connu encore enfant, et qui avait découvert le cidre lors d'un séjour en France, chez maman. Kecha aurait dû me prévenir qu'il avait l'intention de passer par là... mais l'intention me touche beaucoup. Merci Kécha!
saint Nicolas et sainte Geneviève |
jeudi 3 décembre 2020
OVNI
En complément de mes réflexions d'hier, j'ai trouvé aujourd'hui cet aphorisme du starets Nicolas Gourianov: "Nos pensées et nos paroles ont une forte influence sur le monde environnant, les animaux, les plantes. Priez avec des larmes pour tous les malades, les faibles, les pécheurs, pour ceux pour lesquels personne ne prie. Pour les fleurs, les pierres, les plantes. Ne faites pas de mal aux oiseaux, faites leur la charité. Demandez à Dieu que nous restent sur la planète de l'air et de l'eau pure, et invoquez fermement le Très Doux Sauveur du monde: "Jésus, Fils de Dieu, prends pitié de moi pécheur".
J'en suis persuadée et c'est d'ailleurs prouvé, je pense du reste que l'expérience spirituelle et l'expérience artistique humaines vont beaucoup plus loin dans l'appréhension de la véritable réalité du monde que l'approche scientifique matérialiste (car il existe aussi une approche scientifique que ne bornent pas les aprioris matérialistes) et évidemment que "l'intelligence artificielle", qui est l'intelligence du diable, la contrefaçon de l'intelligence. Cela est très sensible dans le plus beau livre que j'ai lu sur le moyen âge, "les quatre vies d'Arséni" de Evguéni Vodolazkine, sur un guérisseur russe qui finit dans la peau d'un starets.
Je ne prie pas assez, mais le peu que je prie, je le fais dans cet esprit, et avec des larmes. D'un seul coup, en lisant cela, j'ai d'ailleurs été réconfortée d'avoir un tel pensionnat d'emmerdeurs à quatre pattes, emmerdeurs au sens souvent propre du terme. Que serait-il advenu de chacun d'entre eux? Les mésanges et autres passereaux survivent en partie grâce à mon restau dans le poirier, à mon grand chagrin, monsieur Moustachon recueilli par pitié, lui aussi, est un chasseur démoniaque et me rapporte de petits cadavres ailés, mais malgré ces "prélèvements", comme disent les "défenseurs de la nature", cette nourriture est utile à une population que l'hiver décime plus que chez nous. Je pense que si la neige se décidait à tomber pour de bon, Moustachon deviendrait beaucoup plus visible et moins dangereux. Je prie pour les miens, pour ceux qui sont malades et malheureux, pour ceux qui ne connaissent que le malheur et meurent de façon atroce, pour les animaux que nous faisons vivre de cette manière, et pour la création que nous profanons sans arrêt.
Dans le même esprit, j'évite d'arracher des plantes, et mon voisin ne comprend pas du tout que ses propositions, qui consistent à recouvrir tout ce que j'ai planté ou laissé pousser d'une tonne de terre pour me mettre au niveau de sa digue ne me conviennent pas. Depuis trois ans, j'ai planté toutes sortes d'humbles choses, parfois déplacé de "mauvaises herbes" que je trouvais jolies, dans des endroits où elles ne gêneront pas et se mêleront harmonieusement aux autres ou entre elles. Lui n'envisage que le gazon ratiboisé avec régularité façon moquette, les fleurs en rang dans des massifs, bref, propre, banal, ennuyeux, comme on aime chez les extraterrestres.
Mon voisin d'en face, le vieil oncle Kolia, m'a dit que les constructeurs des quatre merdes prévues derrière son isba avaient fait la même chose. Il se retrouve un mètre plus bas que leur terrain artificiel bétonné sur le marécage. Evidemment qu'un tel poids de terre sur notre faible croûte flottant sur la nappe phréatique va provoquer des résurgences chez nous en premier lieu, cela me paraît clair.
Autrement l'OVNI me prive moins de lumière que prévu, sauf que bien sûr, un sapin devient impératif, si je ne veux pas contempler un mur de plastique quand je lève les yeux. Et d'autres arbres pour ne pas voir ça l'été et pour ne pas avoir l'impression de vivre dans un aquarium.
Les Russes voilent tellement leurs fenêtres qu'on ne voit plus rien à travers mais moi, quand je n'ai pas de voisins dont la vue plonge chez moi, je ne mets de rideaux que pour la nuit, car j'aime que ma maison soit emplie de lumière, et traversée de pans de ciel et de feuillages frissonnants. Evidemment, dans un cas comme cela, il ne reste plus que les doubles ou triples séries de voilages. Ou bien les écrans végétaux. S'enfermer derrière des rideaux, c'est aussi se couper du monde, et à force de se couper du monde, on devient un extraterrestre.
Cette vidéo apporte une réflexion différente et complémentaire, à voir avant qu'on ne la censure, en se demandant pourquoi on le fait si vite...
samedi 14 novembre 2020
Un phare dans les ténèbres
Le primat de l'EOU est convaincu que quiconque essaiera de vivre avec Dieu sera sous une protection spéciale qui lui donnera de la force.
Le primat de l'EOU, Sa Béatitude le métropolite Onuphre de Kiev et de toute l'Ukraine, estime que l'Église est entrée dans l'ère apocalyptique. Sa Béatitude en a parlé dans une interview du magazine Shepherd and Flock.
Commentant l'introduction des passeports électroniques, le remplacement progressif de l'argent liquide, l'émergence d'identificateurs numériques, ainsi que l'éventuel contrôle complet de l'État sur la personne, le métropolite Onuphre note que «les changements dans la vie de l'humanité ces derniers temps indiquent que nous entrons dans une nouvelle ère historique, appelée apocalyptique dans la langue ecclésiastique. "
«Ceci est annoncé dans le Nouveau Testament, en particulier dans le livre de l'Apocalypse de Jean le Théologien. Cette époque inaugure de nouveaux défis et épreuves pour les gens, mais quiconque essaiera de vivre avec Dieu sera placé sous une protection spéciale qui donnera la force de supporter toutes les difficultés avec dignité », a souligné le primat de l'EOU..
En même temps, répondant à la question de savoir comment tout cela affecterait la vie spirituelle des croyants, le métropolite Onuphre a déclaré que «là où est Dieu, se trouve la béatitude, et quiconque essaiera de s'attacher à Dieu sera béni même dans les tribulations les plus sévères. L'arme spirituelle la plus puissante dans les épreuves imminentes ce sera la prière et l'humilité. Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. "
En même temps, dit monseigneur, dans l'avenir "l'Église perdra en nombre de croyants ce qu'elle gagnera en qualité spirituelle de ces mêmes croyants".
Je suis depuis ce matin sous l'impression de ce message du métropolite Onuphre, et je suis convaincue que cet homme est en ce moment notre phare, c'est lui le véritable chef spirituel de toute l'orthodoxie, celui que nous a donné Dieu pour les derniers temps, car je ne connais pas bien les autres patriarches ou métropolites, mais aucun ne me semble avoir son rayonnement, son attitude judicieuse, humble, aimante, clairvoyante et ferme. Méprisé et persécuté par le patriarche Bartholomée qui règle ses comptes et remplit la commande politique de gens ténébreux, il reste dignement à sa place et nous invite à faire de même. Le patriarche Cyrille, qui souffre sincèrement de la situation du métropolite Onuphre et de son troupeau, ne m'apporte pas personnellement de réconfort, parce que je le vois se plier à l'opération covid, marcher dans une combine qui vise à asservir l'humanité et détruire les dernières traces de christianisme; et je ne peux pas ignorer ce que j'ai compris, car un chrétien n'est pas un zombie privé de cervelle. Je veux dire que si beaucoup de gens sont hypnotisés par les techniques de secte qui nous sont imposées, lui ne peut ignorer ce qui se passe vraiment. Pour des raisons inconnues, il marche à fond. Et qu'on en me fasse pas valoir les victimes du Covid parmi le clergé. Oui, il y en a, il y en a beaucoup trop, mais les mesures appiquées sont de manière de plus en plus évidente, absurdes, excessives, inadéquates; les discours fourbes; les buts de l'opération inavouables et très certainement épouvantables. Je ne demande qu'à me tromper mais j'ai parfois le sentiment que le patriarche a peur. Et même dans l'optique où le gouvernement russe ferait en partie semblant d'appliquer tout cela pour gagner du temps, trouver une issue nationale ou que sais-je, ce que j'ai espéré, que j'espère peut-être encore, il pourrait alors nous le faire comprendre au lieu de tolérer les fermetures d'églises, ces mesures et tout ce cinéma des masques qui ne protègent vraiment personne mais nous baillônnent, nous privent de visage et de souffle, d'identité, de dignité, de communication normale, et dans l'ensemble de tous nos droits les plus fondamentaux, tout en profanant la sainte communion. Qu'y a-t-il de plus sinistre que ces prêtres et ces fidèles masqués, que ces communions qui sentent l'alcool? Le métropolite Hilarion, lui, va jusqu'à faire de tout cela la réclame enthousiaste. Je ne veux pas juger, bien sûr, mais quand même...Pendant que le pape, qui applaudit notre invasion organisée par des populations violentes et inassimilables, fait le voeu pieux et équivoque que l'univers transhumaniste dans lequel on veut nous faire entrer de force "reste au service de l'humain", ce qui est bien improbable, est-il naïf à ce point? Après la mort du métropolite Amphiloque, je ne vois plus qu'un phare dans les ténèbres de cette tempête mortellement dangereuse pour notre intégrité physique, psychique et spirituelle, c'est le métropolite Onuphre, et je prierai pour que toute la sainte Russie, ou le petit troupeau qui en restera dans ses diverses composantes artificiellement séparées par des malfaiteurs, soit réunie avant la fin en un seul patriarcat, dont il serait le chef spirituel infiniment digne, et qu'il nous conduise jusqu'au trône du Christ revenu parmi nous. Après tout, la chrétienté russe n'est-elle pas née à Kiev? Il serait logique qu'elle y trouvât sa fin eschatologique, après la chute de Moscou aux mains des impies, dont elle ne s'est toujours pas affranchie, et qui la profanent en permanence par les destruction de son patrimoine et la construction d'orgueilleuses citadelles de Mammon, avec un clergé baillonné et des églises toujours sous la menace de fermetures punitives. Oui, je crois en la sainte Russie, c'est là ma dernière patrie, et le métropolite Onuphre m'en paraît l'incarnation, bien que par ailleurs, il soit d'origine moldave, mais on est souvent russe d'abord par l'âme, comme on l'a vu dans le cas de la grande duchesse Elizabeth et de la famille impériale. La sainte Russie transversale aux diverses unités administratives sous occupation mondialiste totale ou partielle, la sainte Russie éternelle.
vendredi 13 novembre 2020
Qui le patriarche Bartholomée tolère-t-il en Ukraine et qui propose-t-il à la place
Le Phanar a déclaré que l'Église orthodoxe ukrainienne était «illégale» et qu'il «supportait temporairement» Sa Béatitude le métropolite Onuphre et sa hiérarchie en Ukraine. Les millions de fidèles de l'EOU sont-ils d'accord avec lui?
Le patriarche Bartholomée de Constantinople, qui se dit «le plus saint», dans une lettre aux propagandistes de l'Eglise autocéphale de la ressource «Tserkvarium», a déclaré les évêques de l'Église orthodoxe ukrainienne «tolérés temporairement» sur le territoire ukrainien. C'est regrettable... Non pour les hiérarques ukrainiens, mais pour le patriarche Bartholomée lui-même, qui laisse couler de ses lèvres le mensonge et la saleté. Examinons un petit exemple de QUI et QUOI le patriarche Bartholomée «supporte temporairement». Dans cet article, nous n'entrerons pas dans les subtilités des canons ni ne débattrons si le patriarche Bartholomée a le droit de commander sur le territoire ukrainien ou non, tout cela a été réglé à plusieurs reprises sur notre ressource. Jetons juste un coup d'œil sur la personnalité du primat de l'Eglise autocéphale et de certains de ses évêques, ceux-là mêmes que le chef du Phanar «tolère» si généreusement.
Il y a un an, la chaîne Inter TV a diffusé un documentaire sur le métropolite Onuphre, intitulé «Notre Béatitude». Aujourd'hui, alors que le patriarche Bartholomée a qualifié le primat de l'EOU de «hiérarque vivant à Kiev», le titre de ce film prend une résonnance supplémentaire et très profonde: le métropolite Onuphre n'est pas un évêque titulaire, «temporairement toléré» à Kiev jusqu'à ce qu'il accepte de passer sous l' "Omophore" de Serguei Doumenko. Le métropolite Onuphre est NOTRE BEATITUDE. Peu importe ce qu'écrit le citoyen turc Bartholomée (Archondonis). Nous, les millions de croyants de l'Église orthodoxe ukrainienne, nous le reconnaissons comme notre primat, nous témoignons de notre fidélité à l'Église, qu'il sert dans cette haute fonction. Sous nos yeux, Dieu l'a mis à la tête de l'Église, dans une période très difficile, et les années suivantes ont montré à quel point le Seigneur avait été miséricordieux envers nous, en nous accordant un archevêque aussi rempli de grâce.
Le film montre d'abord comment un autre hiérarque de l'EOU, le métropolite Longin (Jar), venu dans un orphelinat en 1992, y adopta deux petits garçons que personne ne voulait accueillir dans sa famille. Il avait reçu pour cela la bénédiction du métropolite Onuphre, alors encore évêque à la tête du diocèse de Tchernivtsi.
Le métropolite Longin: «Deux enfants que personne ne voulait adopter, des garçons ... On m'a demandé avec insistance, quand nous sommes allés féliciter les enfants, on m'a demandé de les prendre, s'il était possible. Et nous avons décidé de passer par Sa Béatitude Onuphre, il était alors à la tête de notre diocèse de Tchernivtsi. Je l'ai consulté et j'ai reçu sa bénédiction pour cela. Monseigneur est toujours comme ça, notre Béatitude, il lève les mains vers le ciel et dit: "Dieu bénira" et il en est très heureux ".
Après les deux premiers garçons, la famille de celui aui était alors l'archiprêtre Mikhail Zhar, a adopté encore deux enfants, puis dix autres. Au début des années 2000, plus de 400 enfants vivaient déjà dans l'orphelinat organisé par le métropolite Longin, 82 d'entre eux étaient infectés par le VIH et 86 autres atteints de handicaps congénitaux.
Le métropolite Onuphry: «Je l’ai écouté et je l’ai béni, mais je me suis dit: c’est intéressant de voir ce que cela donnera. Prendre des enfants là bas ... Bon, ça va faire pour un mois, pour trois mois, pour un an, et puis que faire d'eux? Mais j'avais tort, il s'est avéré être tellement ... plus que je ne l'imaginais. Aujourd'hui, ce qu'il fait, personne au monde ne le ferait. Je peux dire cela en toute responsabilité. "
Le métropolite Onuphry est NOTRE BEATITUDE. Peu importe ce qu'écrit le citoyen turc Bartholomée (Archondonis). Nous, les millions de croyants de l'Église orthodoxe ukrainienne, nous le reconnaissons comme notre primat.
Au début, l'orphelinat était situé dans le monastère de la Sainte Ascension Banchensky, qui, d'ailleurs, a également été organisé et construit par Monseigneur Longin, puis a transféré au village de Molnitsa, dans la région de Tchernivtsi. De nos jours, c'est une ville entière, composée de beaux et confortables bâtiments, dans lesquels les enfants reçoivent l'amour et le bonheur de l'enfance, malgré les graves handicaps de beaucoup d'entre eux.
Les enfants atteints de malformations congénitales sont une croix très lourde pour leurs parents. De nombreuses familles ne tiennent pas le coup et abandonnent ces enfants, les condamnant à des souffrances physiques et psychologiques tout au long de leur vie, et elles-mêmes - à un insupportable remords, qui vient tôt ou tard. Mais le cœur aimant de monseigneur Longin accueille tous ces malades, souffrants, abandonnés ... Il supplie Dieu pour la santé de tout le monde et donne de l'espoir pour l'avenir.
Le métropolite Longin: «Un garçon avait deux tumeurs malignes. Il avait deux ans - il faisait cinq kilogrammes. Et les médecins sont arrivés et ont dit: «C'est fini. Dans une heure ou deux il est mort." Il respirait déjà peu. Il respirait toutes les deux minutes. Et quand les médecins sont partis, j'ai commencé à pleurer sur lui, je l'ai pris dans mes bras, je suis allé vers l'icône miraculeuse de la Mère de Dieu de Boyan, je l'ai déposé devant et j'ai dit: «Mère de Dieu, c'est un orphelin, il n'a personne en ce monde. Aide le…".
La très Sainte Mère de Dieu a guéri ce bébé. Grâce à la prière du justes, il ne resta des deux tumeurs que de petites cicatrices. Il a maintenant 25 ans et sa propre famille. Certains enfants grandissent, se marient ou vont dans un monastère, mais ils restent toujours dans le cœur de leur papa, le métropolite Longin. Avec leur entrée dans l'âge adulte, la grande maison de monseigneur Longin ne reste pas vide, d'autres enfants y trouvent de l'affection, des soins et de l'amour.
Prendre soin de ces enfants n'est pas facile. Il n'est pas facile de soutenir près d'un demi-millier d'orphelins, de les nourrir, de les vêtir, de leur donner un toit . Parfois, on doit traverser des moments très difficiles.
Le métropolite Longin: «Chaque fois que c'était très difficile pour moi, j'appelais monseigneur Onuphre et lui disais: 'Priez pour moi, monseigneur!' Et cela nous donnait tant d'espoir que quelqu'un nous guide. Telle est la prière au Tout-Puissant de notre Béatitude. "
Le métropolite Onuphre: «J'ai souvent regardé ces enfants dans les yeux, et je n'y ai pas vu une trace de tristesse. <...> Ils reçoivent plus de tendresse que la plupart des enfants n'en reçoivent de leurs propres parents. "
Et ainsi vit, par les prières et les efforts de Sa Béatitude Onuphre, du métropolite Longin, des moniales qui s'occupent des enfants, des bienfaiteurs, l'orphelinat dans le village. Et dans toute l'Ukraine - plus de 12 mille communautés paroissiales, près d'un demi-millier de monastères, plus d'une centaine de hiérarques servent Dieu. Et tous ces gens sont «temporairement tolérés» par une personne qui se fait appeler le chef de toute l'Église orthodoxe.
Le patriarche Bartholomée: "Nous tolérons temporairement l'existence de hiérarques ukrainiens sous la juridiction de la Russie non pas en tant qu'évêques locaux légitimes, mais seulement en tant que titulaires ou se trouvant (ayant leur résidence) en Ukraine ...".
Autrement dit, selon le patriarche Bartholomée, il n'y a pas de place pour tout ce qui est mentionné plus haut en Ukraine. Et qu'offre-t-il en retour? En retour, il propose d'obéir à Serguei Doumenko et à ses partisans, qui, au lieu de s'occuper des orphelins, au lieu de la prière et d'une vie juste, font ce genre de choses.
Des croyants de l'EOU de Zadubrovka après avoir défendu leur église contre les pillards de l'Eglise autocéphale
Il existe de nombreuses photos et vidéos sur Internet où l'on voit les partisans de Serguei Doumenko, que le patriarche Bartholomée appelle «le métropolite canonique de Kiev», s'emparer des églises, forcer des serrures, tabasser le clergé ...
Quel genre de cœur faut-il avoir pour «supporter temporairement» le bien et bénir l'iniquité?!
Essayons de nous abstraire et de regarder toute cette situation de l'extérieur - où est l'amour évangélique dans tout cela? Avec qui se tient le Christ? Avec Sa Béatitude Onuphre ou le patriarche Bartholomée (de Doumenko, il vaut mieux ne même pas parler)?
Même si nous ne sommes pas aujourd'hui en communion eucharistique avec le patriarche Bartholomée, personne ne nous interdit de prier pour lui. Or une prière pour son âme est maintenant tout ce qu'il y a de plus nécessaire ...
traduction Laurence Guillon
mardi 22 septembre 2020
Colchiques dans mes prés
Je suis tombée sur une photo qui m'a poursuivie toute la soirée d'hier, une vache squelettique hors d'usage jetée vivante dans une benne à ordure, et son expression quasi humaine de désarroi horrifié. C'est à ce genre de détails que la malédiction de la modernité m'apparaît dans toute son évidence, car si l'on a le droit de manger des animaux, selon la loi naturelle, on n'a pas celui de les traiter de cette manière, c'est ce qu'Ernst Junger appelait un péché contre la terre. J'ai sans arrêt des appels au secours de divers refuges russes qui m'arrivent, des animaux abandonnés après la saison d'été, les gens laissent derrière eux des chats et des chiens sans défense qui ne comprennent pas et cherchent du secours auprès d'humains dépassés ou indifférents. Si même j'avais le courage de recueillir encore l'un d'eux, lequel? Il y en a tant, et chacun vous tire des larmes.
Sur les conseils de ma soeur, et les siens sont toujours avisés, j'ai fait une sousoupe à Rita, avec de la viande hachée et de la macédoine de légumes, cela lui plaît bien davantage que Royal Canin ou Purina, je passerais bien tous mes emmerdeurs à la sousoupe maison, mais l'enthousiasme n'est pas unanime. Bien sûr, quand je pense à la façon dont la viande hachée est obtenue, je ne me sens pas très bien, mais les boîtes et sachets de nourriture pour animaux, c'est pareil...
Dernièrement, je lisais sur Facebook que Frédéric de Hohenstoffen avait le goût des expériences et que pour savoir à quoi ressemblait la langue adamique, il avait ordonné à des nourrices de nourrir des bébés sans leur parler ni leur sourire et ceux-ci étaient tous morts. Je pense que n'importe quel être humain doué d'empathie, en phase avec la nature, sait sans vérification expérimentale, que tout être vivant, à part peut-être les amibes et les insectes, a besoin d'interactions affectueuses pour se développer et vivre, mais ce roi n'a pensé qu'à satisfaire sa curiosité, au mépris de toutes autres considérations, ce qui est déjà un trait typiquement moderne, et du reste, cette sinistre expérience a été répétée avec des singes à notre époque pour "prouver" l'importance de ces interactions. La chose me paraît si évidente, que je ne comprends pas le besoin de la démontrer en faisant vivre à de petits êtres innocents un abandon atroce. Je vois l'aboutissement de cette mentalité dans les expériences sociales du XIX et du XX° siècle, consécutives à la révolution anglaise, puis française, puis russe, et maintenant dans l'expérience transhumaniste à laquelle tentent de nous soumettre tous des créatures de cauchemar aux yeux de poissons morts.
Je repensais à tout ceci à l'église, et je comprenais que même les plus grand saints s'accusent de tous les péchés de la terre, qu'ils ne commettent pas, et n'ont souvent jamais commis, parce que la toile d'araignée du mal nous englue tous plus ou moins, et que l'humanité est Une. Un mal qui n'existe pas dans la nature, un mal qui nous est spécifique, et qui laisse la vache horrifiée dans sa benne à ordure, les chats et les chiens incrédules et bouleversés, avec leurs yeux qui ressemblent à ceux des enfants. Car nous participons sans même le vouloir, nous sommes pris dans un engrenage très ancien qui peut à peu nous broie avec le merveilleux cosmos dont nous sommes indignes, ce temple de la vie que nous profanons tous les jours, je suis convaincue que le Christ n'est pas venu à n'importe quel moment, il est venu à la veille de ce processus "scientifique" qui est en train de détruire la vie, d'une façon particulièrement vile et abominable, et sans doute son premier avènement a-t-il donné à la création, à l'humanité le répit millénaire du moyen âge. Il m'apparaissait indispensable de nous associer à cet effort rédempteur de la prière, non seulement pour nous mêmes, mais pour tous, pour arrêter cette machine infernale, la machine infernale de la modernité qui est celle du démon, l'antique et plus que jamais actuelle statue de Moloch.
Je suis allée prier saint Pantaleimon d'intercéder pour que je survive à mes animaux et qu'aucun d'eux n'ait à subir le triste destin de ceux que le décès de leur maître jette à la rue. Chocha a dans les quinze ans, le jour où partira cette emmerdeuse qui porte sur moi un regard extatique, j'aurai certes beaucoup de peine, mais aussi le sentiment d'avoir rempli mon contrat et de ne plus avoir à me faire du souci pour elle. Après, j'ai la caractérielle Georgette, onze ans, qui me prouve son amour en détruisant les portes et le mobilier, et en pissant dans les endroits les plus bizarres. Les autres sont encore des jeunots.
Je me sentais honteuse de ne pas faire davantage d'efforts spirituels, car ainsi que le disait Dostoievski dans les frères Karamazov, si notre goutte d'eau personnelle est pure, c'est toute la mer humaine qui s'en trouve purifiée. Et cela soulage aussi mystérieusement la souffrance générale. Or cette souffrance, et surtout la souffrance muette des innocents que personne ne plaint ni n'écoute, que personne n'a individuellement la force ni les moyens de soulager ni même de regarder en face, atteint des proportions si inimaginables qu'on a du mal à comprendre comment Dieu nous supporte encore.
Un chien jaune et craintif est venu rôder chez moi pour la deuxième fois. Il a un collier. La première fois, j'avais poussé des cris, car je craignais pour Rita et les chats, et il était parti épouvanté. Aujourd'hui, il est parti avant les cris. Je ne les ai pas poussés. Il s'est arrêté pour me regarder d'un air méfiant.
Je jardinais. C'est vraiment toute une histoire d'aménager un jardin. Il faut penser à tout, au volume que prendront les arbres, à l'ensoleillement, au sol... surtout un jardin comme le mien, ce marécage. Le fait navrant qu'on prévoie quatre maisons derrière celles de mes voisins d'en face induit la nécessité d'un écran de verdure, car ces constructions seront sûrement affreuses et possiblement énormes. Je laisse pousser les pruniers contre lesquels il est de toute façon inutile de lutter... Les constructions éventuelles sont ma terreur, on peut créer des protections naturelles, mais à moins de vivre dans un sous-bois, il est parfois difficile de se protéger des monstres, selon leur emplacement, l'ampleur de leur taille et de leurs difformités.
J'ai des colchiques ravissants, qui me rappellent la chanson préférée de mon enfance, "colchiques dans les prés" que je chantais avec ivresse dans la voiture de mon grand-père. C'est mon cadeau de l'automne, avec le sedum que je prenais pour une plante exclusivement méridionale avant de venir ici. Et aussi les asters. Les framboisiers m'offrent encore une baie de temps à autre. Et après la floraison inattendue de la dauphinelle, voici qu'une de mes clématites, qui fleurit au printemps, me prépare une dernière merveille qui aura sans doute le temps d'éclore, on annonce un été indien d'environ une semaine.
lundi 13 juillet 2020
Formalisme
Juste en face de l'église, une isba est en vente, elle semble en bon état, elle est petite, et son jardin aussi. Mais il n'y a que la rue à traverser pour aller prier, ou nager, ou regarder le soleil se coucher sur le lac, ou les barques glisser sur la rivière. Et ce n'est pas une hideuse baraque en plastique, c'est une isba en bois.
J'avais un pneu crevé, car les routes sont telles que ce genre de choses arrive, et pendant qu'on me le réparait, je vois un barbu s'approcher de Rita avec un air amène. Cet air amène, assorti d'un discours sur les grandes vertus de la fréquentation des animaux pour l'attendrissement des coeurs, m'a fait soupçonner un ecclésiastique. Comme il me parlait de son village, je lui ai adroitement demandé s'il comportait une église, et il m'a répondu qu'il y officiait. Il m'a dit qu'il y avait un Français, dans son village, un certain Jean-Pierre, qu'il travaillait à Moscou mais s'était replié dans sa datcha avec sa famille pour cause de Covid. Ce Français est orthodoxe, marié avec une Russe, installé pour de bon. Tout cela me disait vraiment quelque chose, et quand le prêtre m'a donné son nom et son numéro de téléphone, après m'avoir parlé de l'évêque, pour lequel il a la plus grande affection, et de sa page facebook, où il avait vu certaines de mes interventions, j'ai eu une illumination: le père André! Il m'avait fait visiter son église de campagne qui n'avait jamais fermé et qui était pleine d'antiquités dont on lui avait déjà volé un certain nombre. J'avais escaladé son clocher, et il m'avait aidée à redescendre avec beaucoup d'obligeance. C'est peu de dire qu'il a l'air gentil, on dirait la bonté incarnée.
Jean-Pierre le Français dit au père André qu'en Russie, il y a de la spiritualité dans l'air, même après des décennies de persécutions et d'antithéisme, alors qu'en France, il avait l'impression que Dieu était complètement absent. C'est ce que m'a dit à son tour le père Vadim, de Moscou, passé inopinément chez moi avec sa femme, à propos de l'Amérique, où ils ont vécu des années.
Comme je parlais des vieux-croyants restés si authentiques, quelqu'un m'a répliqué qu'ils étaient haineux et hérétiques. Pour ce qui est de l'hérésie, avec tous les emprunts malheureux faits aux catholiques et même aux protestants par l'Eglise russe depuis le XVII¨siècle, sans compter les dérives oecuménistes actuelles de certains clercs, je prefère penser, comme mon père spirituel, qu'ils sont schismatiques. et pour ce qui est de l'amabilité, Skountsev est tout ce qu'il y a de plus cordial, ses cosaques Nekrassovtsi aussi. En réalité, j'ai vu parfois des bigotes et bigots orthodoxes réfrigérants et raides comme la justice. Et Skountsev me dit qu'une femme de prêtre dans une paroisse où il enseigne fait la chasse aux contenus "immoraux" des chants cosaques, du genre "buvons un coup", ou certaines chansons un peu lestes, ou satiriques. La bigoterie et la pudibonderie sont deux défauts qui me révulsent et momifient la religion, la dévitalisent. J'ai peur d'ailleurs de m'y heurter si mon livre sort en russe.
On dit que les vieux-croyants sont formalistes, mais j'ai vu des orthodoxes qui l'étaient tout autant. Il me semble surtout qu'ils ont gardé le sens du symbole, que depuis la renaissance et pour les Russes le XVII° siècle, nous avons perdu. Or je suis tellement imprégnée de cela, de cette appréhension cosmique, symbolique, médiévale de la vie, que je me demande parfois si mes contemporains ne sont pas des extraterrestres. Il y en a qui ne comprennent pas du tout la portée de l'incendie de Notre Dame, par exemple, et maintenant, il en est d'autres, qui ne comprennent pareillement pas celle de l'attentat commis par Erdogan sur sainte Sophie de Constantinople. Sainte Sophie, pour eux, c'est du décorum inutile, ils ne font pas la différence entre la beauté d'un sanctuaire, avec tout le sens qu'il recèle, et la salle de bains en or massif d'un émir arabe.
Quand j'avais lu pour mon roman les récits de voyageurs étrangers en Russie ancienne, j'avais vu que les somptueux vêtements d'apparat des boïars et du tsar étaient liés à leur fonction, de la même manière que ceux des métropolites, des évêques et des prêtres, et que la cérémonie achevée, tous ces gens étaient habillés simplement, les moines d'autant plus. Mais tout étant ritualisé et sacré, les offices à l'église comme les réceptions du tsar ou des grands-princes se devaient d'être magnifiques, et de correspondre aux descriptions de la Jérusalem céleste. Ces vêtements étaient même prêtés aux dignitaires et ambassadeurs, qui devaient les rendre dans leur état initial. Quand les bolcheviques ont spolié l'église de ses biens, le saint patriarche Tikhon leur dit que ce n'était pas lui et son clergé qu'ils spoliaient, mais toute la Russie, toutes les générations de Russes qui avaient au cours des siècles constitué cet héritage. Car le patriarche Tikhon, comme toute la Russie jusque là et moi-même, était dans cette communion mystique trans temporelle et trans spatiale que l'homme moderne, si appauvri, ne comprend plus. Pour lui, Notre Dame ou Sainte Sophie ne sont plus son héritage, il n'a plus d'héritage, et n'ayant plus d'héritage, il n'a plus non plus de patrie.
On m'a apporté du sable, pour rehausser certains endroits du jardin qui baignent dans l'eau, en unifier d'autres, et c'est un ouzbek qui s'est chargé de répartir tout cela, bien que je me sois tapée moi-même une dizaine de brouettes. Il m'a pris cher, mais j'étais pressée. A la fin, il a voulu se rafraîchir, et je l'ai fait entrer, lui ai donné une serviette: "Paix à cette maison", a-t-il proféré.
C'est beau, c'est évangélique. C'est traditionnel.
mercredi 17 juin 2020
Choeurs angéliques
Le chœur fusillé
En 1918, le chœur de l’église de la sainte Trinité de l’usine de Kizelovo vint à la fête votive de la cathédrale de la Transfiguration du Seigneur à Neviansk (aujourd’hui région de Sverlovsk).
C’était l’été, le chœur répétait, il faisait chaud dans l’isba, on avait ouvert la porte sur la rue. Une patrouille de gardes rouges qui passait par là interpréta cela comme une violation du couvre-feu et de la contre révolution. Les gardes rouges placèrent tout le chœur derrière l’église, ordonnèrent aux membres de creuser leur tombe et de chanter leur propre office funèbre. Le diacre Viatcheslav Loukanine, il est sur la photo en soutane, alla prier dans l’église. C’est là qu’on le fusilla devant les icônes, comme tout le reste du chœur. En 1918. Viatcheslav Loukanine a été mis au rang des saints en 2002. Priez pour les autres, ceux qui le peuvent, notre terre est imprégnée de leur sang innocent…
Saints nouveaux martyrs et confesseurs de Russie, priez Dieu pour nous !
dimanche 22 décembre 2019
Solstice d'hiver
J'avais senti que cet abîme des siècles, cette faille n'existaient pas chez les Russes dès que j'avais connu leur littérature. Si je lisais les écrivains français du XIX° siècle, je me trouvais déjà piégée dans la modernité, "loin et seule", tandis que les écrivains russes me plongeaient dans un monde apparemment moderne mais en substance profondément médiéval. Dans l'histoire russe, il y avait la rupture du schisme des vieux-croyants, l'occidentalisation forcée de la noblesse par Pierre le Grand, et les fâcheuses influences occidentales sur la liturgie, l'iconographie et l'architecture des Russes. Et puis la révolution, naturellement. Mais même dans les films soviétiques, le courant de la source originelle passait encore.
De sorte que ma patrie s'est révélée plus inscrite dans le temps que dans l'espace, plus spirituelle que génétique, et je n'ai pu la retrouver que par ce détour russe qui m'a fait franchir "l'abîme des siècles". Dans la Russie contemporaine, on trouve des mutants de la modernité et l'on trouve encore pas mal de gens qui vivent dans la continuité de l'entité russe millénaire, alors qu'en France, même l'Eglise s'est acharnée à déraciner la population, elle s'est déracinée elle-même, son pape nous voue à la disparition, et la paysannerie a été plus sûrement laminée par l'Union Européenne que la paysannerie russe par les massacres de la collectivisation.